• L'islam et le terrorisme

     

    L'islam et le terrorisme  L'Omnipotent a envoyé à tous les hommes, sans exception, Son ultime messager à titre d'annonciateur de bonnes nouvelles et d'avertisseur contre les conséquences des mauvaises actions. IL l'a ainsi décrit : {Nous ne t'avons envoyé qu'à titre de miséricorde pour les mondes} [21:107] et a insisté sur les qualités de la magnanimité et de la miséricorde qu'IL lui a octroyées : {Un messager issu de vous est venu à vous. Ce que vous endurez lui pèse. Votre salut lui tient au cœur! Il est plein de bonté et de compassion à l'égard des croyants} [9:128]. Mohammed est la Miséricorde de Dieu offerte à l'humanité entière. Son apparition est une gratification du Sage Parfait aux hommes qui ont supporté des tortures combien amères, celles-ci ayant fait gémir les sociétés humaines depuis fort longtemps. Le Créateur nous le rappelle : {Rappelez-vous le bienfait que Dieu vous a accordé en unissant par l'affection, vos coeurs, pour que vous deveniez des frères, alors qu'auparavant vous étiez ennemis! Vous étiez, en effet, au bord d'un abîme infernal et IL vous a sauvés. C'est ainsi que Dieu vous montre clairement Ses signes afin que vous trouviez votre voie} [3:103]. IL a qualifié Son dernier Livre révélé – le Coran – de miséricorde et de moyen, moral et spirituel, de guérison : {Ô hommes! Une exhortation vous est venue de votre Seigneur ainsi qu'un remède pour les maux de vos cœurs, une bonne direction et une miséricorde pour les croyants} [10:57]. IL a encore répété, avec insistance : {Ce Coran est une source de clarté pour les hommes, une bonne direction et une miséricorde pour des gens qui croient avec certitude} [45:20]. La Miséricorde, entière et pleine, est une des attributs de Dieu, Son envoyé et Son Livre en sont dotés d'une partie et les croyants sont tenus de se maîtriser pour en acquérir une portion. Le Tout Miséricordieux accorde cette qualité à ceux qui en sont dignes, le prophète a annoncé : «Celui qui n'agit pas avec les gens avec miséricorde, Dieu le privera de Sa Miséricorde» [1]. Les personnes qui se conseillent mutuellement l'application effective de ce hadith seront les bienheureux dans l'Autre Monde. Il est affirmé dans le Livre Saint : {Ils feront partie de ceux qui ont la foi et se recommandent la patience et la sollicitude. Ceux-là sont les hommes de la droite} [90:17-18]. Le prophète pressa les croyants à œuvrer avec miséricorde dans leurs relations, entre eux, avec tous les enfants d'Adam, sans regarder leur sexe, leur nationalité, la couleur de leur peau, leurs croyances et même avec les animaux.

    Abou ‘Oubaïd rapporte que du vivant de l'envoyé céleste, les Ançars –habitants de Médine l'Illuminée- avaient des liens de parenté et des liaisons de voisinage avec les deux tribus juives, les Banou Qouraïdah et Banou En-Nadhir et à ces titres, ils donnaient des aumônes aux nécessiteux des deux clans. Mohammed leur conseilla de cesser cette charité jusqu'à leur conversion à l'Islam [2] Aussitôt, le Riche Absolu mit les choses au point avec Son messager [3] : {Il ne t'incombe point de les mettre sur la bonne voie; c'est plutôt à Dieu qu'il appartient de bien diriger qui IL veut. Quelques dépenses que vous vous imposiez en œuvres pies, c'est pour vous-mêmes} [2:272]. Mieux encore, l'Islam recommande de traiter les prisonniers de guerre avec miséricorde. Le Compagnon, Abou Razine, raconte : «Je me trouvais avec Soufiane ibn Salamah quand nous rencontrâmes des prisonniers de guerre polythéistes, après la bataille décisive de Badr, il m'ordonna d'être bienveillant avec eux et de faire preuve de charité à leur égard. Et, comme pour m'inciter à lui obéir, Il me récita : {Les vertueux ont offert à manger, malgré leur dénuement, au pauvre, à l'orphelin et au captif} [76:8]. Un autre prisonnier de guerre mecquois mécréant, Abou ‘Aziz ibn ‘Oumaïr, confie : «J'ai entendu l'envoyé de Dieu dire à ses partisans : «Prenez bien soins des prisonniers». Je me trouvais avec un groupe des Ançars et lorsqu'ils se mettaient à table pour manger, ils grignotaient des dattes et ils nous donnaient du pain, respectant, ainsi, l'ordre de leur maître[4]». Si l'Islam est une religion de la miséricorde, sur quelle source se sont appuyés certains milieux qui ne cessent de lui coller l'étiquette du terrorisme et celle de la violence? Ces adversaires interprètent, faussement, les versets coraniques qui poussent les croyants à préparer l'armement nécessaire et à s'apprêter à gagner le champ d'honneur quand les circonstances l'exigent. Leurs voies s'élèvent encore plus haut lorsqu'ils lisent les versets qui appellent les croyants au combat et au sacrifice de leurs vies pour défendre leur religion, leur patrie, leur âme et leur personne physique.

    La Miséricorde, selon l'Islam, n'est point une attitude d'humiliation ni une soumission au mensonge pour justifier une injustice, elle n'est point, non plus, une obéissance aveugle ni une faiblesse mais elle est le comportement du fort qui est capable de sauvegarder son droit de l'ennemi.

    Bien sûr, l'Islam a, réellement, invité ses adeptes à prendre les armes mais combien est grande la différence entre la lutte armée et l'assassinat, entre le terrorisme et le fait de se défendre et de défendre son pays, ses convictions et autres acquits nationaux. Le terrorisme s'attaque au faible qui est incapable de se protéger et à l'innocent qui ne peut rien contre la frayeur et le meurtre. Tuer les personnes inoffensives, paisibles et débonnaires, personnifie le terrorisme véritable et la propagation de la dépravation sur terre. Cette lâcheté, en Islam, est considérée comme étant le plus grand des crimes et des plus inadmissibles.

    L'Islam nie et ne peut accepter le terrorisme du pharaon égyptien qui a épouvanté et terrifié les enfants et les personnes faibles parmi les fils d'Israël. Il considère le haut responsable du pays du Nil comme un semeur de la corruption. Le Coran a mentionné : {Le pharaon était hautain en terre d'Egypte. Il avait réparti ses habitants en clans. Cherchant à affaiblir l'un d'eux, il en égorgeait leurs garçons et épargnait leurs femmes. C'était un être malfaisant} [28:4]. Le Livre sacré a noté la haine de Dieu à l'encontre des gens qui répandent la dépravation. Il a été conseillé à Coré [5] :{N'emprunte point sur terre le chemin de la corruption, car Dieu n'aime pas les êtres corrupteurs} [28:77]. Il nous rapporte l'état des personnes qui sèment la destruction et l'avilissement sur terre, nous met en garde contre leurs actes que rejette, énergiquement, le Seigneur des mondes qui dit :{Dès qu'il te tourne le dos, il parcourt la terre pour y semer le désordre et saccager sur son passage récolte et bétail et Dieu n'aime pas le sabotage} [2:205]. Mettre fin aux jours d'un innocent, injustement, c'est propager la déchéance. Cet acte est abject et équivaut, en Islam, à un génocide contre l'humanité entière. Dieu a décrété : {Quiconque tuerait une personne non coupable d'un meurtre ou d'une dépravation sur terre, c'est comme s'il avait tué tous les êtres humains. Quiconque fait revivre une personne doit être considéré comme ayant fait revivre tout le genre humain} [5:32]. Le Créateur, dans plusieurs versets coraniques, a défendu d'abattre une personne, sauf à bon droit, comme dans le cas de la loi du talion, par exemple. IL a recommandé : {Ne tuez pas, sans droit, votre semblable dont Dieu a rendu la vie sacrée pour vous} [17:33]. IL a décrit les croyants sincères : {Les serviteurs de Dieu sont ceux qui n'invoquent pas d'autres divinités à côté de Dieu, qui ne tuent pas leurs semblables, sauf à bon escient, l'âme ayant été déclarée sacrée par Dieu.} [25:68]. Celui qui exécute une personne, sans cause juste, dénature sa religion. Le prophète a dit : «Tant que le croyant n'aura pas versé de sang de façon illicite, il sera toujours dans la voie de la religion» [6]. Le Compagnon Abdellah ibn Omar ibn El-Khattab a exprimé une idée analogue en disant : «L'assassinat d'autrui, illicitement, fait partie des actes inextricables et qui sont sans issue pour celui qui les effectue» [7]. Cette interdiction ne concerne pas, uniquement, l'assassinat du Musulman mais elle englobe tous les hommes, à l'exception de ceux qui viennent attaquer l'Islam. La menace proférée par le messager de Dieu concernant cette condamnation ne peut être plus claire. Il a fustigé ses adeptes : «Celui qui tue, sans motif valable, un allié, un Juif ou un Chrétien, sujets d'un Etat musulman qui les protège, ce meurtrier ne sentira pas l'odeur du Paradis; il en sera éloigné d'une distance égale à quarante années» [8]. Ces citoyens non Musulmans sont paisibles et bénéficient de la promesse de Dieu et celle de Son envoyé, promesse qui leur assure leur protection, complète et totale. L'intimidation que le messager adresse, de nouveau, à ceux qui violent ce pacte est encore plus dure que la précédente : «N'oubliez jamais que le meurtrier volontaire d'un allié non Musulman qui a acquit assistance et réconfort de Dieu et de Son envoyé, ce massacreur a trahi le serment du Bienfaiteur. Il ne sentira pas l'odeur du Paradis qui sera éloignée de lui d'une distance de soixante dix automnes» [9]. L'Islam ne se contente pas seulement de prohiber le fait de donner la mort à ces gens-là mais il proscrit leur oppression, l'atteinte à leurs droits et la nuisance à leurs intérêts.

    Le jour de la résurrection, Mohammed s'affichera comme adversaire des transgresseurs de ces prescriptions et exigera d'eux les explications qui justifient leurs actes. Il a prévenu les croyants : «Le jour de la résurrection, je demanderai les comptes à quiconque opprime un confédéré ou qui s'oppose à la jouissance de ses droits ou qui lui impose une charge supérieure à ses capacités ou qui lui ravit quelque bien, sans son consentement» [10]. L'injustice à l'égard de personnes, sans exception aucune, provoque le courroux de Dieu. Le Juge Suprême reçoit et accepte l'anathème de la victime. Le prophète le signale : «Prenez garde à l'imprécation de l'opprimé, même si ce dernier est mécréant, car entre le Seigneur et elle, il n'y a pas de voile» [11].

    L'Omnipotent s'interdit l'iniquité et l'a défendue à l'ensemble de Ses créatures. S'adressant à toute l'humanité, IL clame, dans un hadith que le messager tenait de Celui qui l'a envoyé : «Ô Mes serviteurs, Je Me suis interdit d'être injuste et je vous ai défendu de l'être entre vous, alors ne soyez pas injustes les uns à l'égard des autres» [12]. Puisque la persécution des animaux et la cruauté à leur égard fait entrer son auteur en Enfer, que peut-on alors dire de la partialité envers les êtres humains. L'apôtre céleste nous a laissé cette recommandation : «Une femme est entrée en Enfer pour une chatte qu'elle a attachée sans lui donner à manger et ne l'a pas libérée pour aller chercher de quoi subvenir» [13]. L'Islam est donc la religion la plus éloignée de l'injustice, celle qui la condamne le plus et qui empêche les croyants de s'y adonner. Notons, cependant, qu'il n'y a aucun rapport, ni de près ni de loin, entre l'illégitimité et entre l'instauration de la notion islamique du jihad – la guerre sainte – qui combat l'illégalité, lutte contre la perversion, sauvegarde la foi et assure, aux serviteurs de l'Eternel, la pratique de leurs dévotions. Arrêtons-nous un court instant pour informer le lecteur des évènements qui se sont déroulés dès l'aube de l'apparition de la nouvelle religion. La tribu de Qouraïche [la tribu la plus importante de la Mecque l'honorée] s'est liguée contre Mohammed (B.S.D.L), les autres tribus arabes se sont coalisées avec les Mecquois pour le faire taire à jamais, ils maltraitèrent ses adeptes, les torturèrent et les massacrèrent. Les croyants, en dépit de ces malheurs, s'armèrent de patience et s'engagèrent à respecter l'interdiction divine de ne pas riposter à leurs ennemis par l'épée et le feu. Dieu nous le rappelle : {As-tu remarqué le comportement de ceux à qui il fut dit «Abstenez-vous de combattre. Accomplissez la prière et pratiquez la charité»} [4:77]. Aussitôt, la perversité et l'injustice prirent de l'ampleur Après l'hégire [14], le Souverain Absolu ordonna aux Musulmans persécutés de se défendre : {L'autorisation est accordée aux victimes d'agression de se défendre, car elles sont vraiment lésées et Dieu est omnipotent pour les secourir. Cette autorisation est donnée à ceux qui ont été expulsés, injustement, de leurs foyers pour avoir seulement dit : «Notre Seigneur est   Dieu!»} [22:39-40]. Le verset est clair. Il démontre à quel degré la débauche pourra frapper les sociétés humaines - indépendamment de leurs convictions religieuses – si elles ne réagissent pas contre l'agresseur alors qu'elles sont capables de le battre, car seule la force bloque l'ennemi et garantit la paix aux hommes. IL a dit : {Si Dieu ne repoussait pas certains hommes par d'autres, les ermitages seraient détruits ainsi que les synagogues, les oratoires et les mosquées où le nom de Dieu est fréquemment invoqué. Dieu soutiendra certainement ceux qui aident au triomphe de Sa Cause, car Dieu est Fort et Puissant} [22:40]. Le verset suivant décrit les qualités des croyants honnêtes dignes de l'aide divine : {La permission de se défendre est octroyée à ceux qui, si Nous consolidions leur position sur terre, accompliraient la prière, s'acquitteraient de la Zakat, ordonneraient toute bonne action et dénonceraient toute action répréhensible. A Dieu appartient, en dernier, l'issue de toute chose} [22:41]. Le Seigneur a prescrit à Son prophète et aux Compagnons de ne jamais recourir à la guerre agressive : {Combattez pour la cause de Dieu ceux qui vous combattent, mais ne dépassez pas les limites permises, car Dieu n'aime pas les transgresseurs. Tuez-les là où que vous les rencontriez et chassez-les d'où ils vous ont chassés. La subversion est pire que le meurtre. Ne les combattez pas, cependant, près de la Mosquée Sacrée, à moins qu'ils ne vous y attaquent. Dans ce cas, tuez-les. Telle sera la rétribution des mécréants. S'ils renoncent aux hostilités, Dieu usera à leur égard de clémence et de compassion. Combattez-les jusqu'à l'élimination de toute subversion et jusqu'à ce que le culte soit rendu seulement à Dieu. S'ils cessent le combat, fin doit être mise à tout déni de droit sauf à l'encontre des injustes} [2:190-194]. Si ces adversaires n'ont pas fait appel à l'emploi de la force, ils auraient évité à tout le monde les horreurs et les malheurs des conflits armés. {Si donc ces gens restent neutres à votre égard, ne vous combattent pas et, au lieu de vous attaquer, ils vous offrent la paix, Dieu ne vous permet aucun acte d'hostilité contre eux} [4:90]. Mais, lorsque les polythéistes déclenchèrent une guerre sans merci contre les Musulmans, Dieu ordonna à ces derniers de s'unir pour répondre aux agresseurs de la même manière : {Combattez tous les polythéistes comme ils vous combattent. Sachez que Dieu est avec ceux qui Le craignent} [9:36]. Les gens détestent la guerre, cependant – et malgré tout – elle reste comme le bistouri indispensable au chirurgien si on recherche la santé d'un malade. L'Omniscient nous avise : {Il vous est prescrit de combattre et cette prescription vous l'avez en aversion. Il se peut que vous détestiez ce qui est en lui-même un bien pour vous, comme il se peut que vous aimiez ce qui en lui-même est un mal pour vous. Mais Dieu sait et vous ne savez pas} [2:216].

    Le prophète oriente les croyants en les invitant à adresser des suppliques à leur Bienfaiteur et de chercher Sa Protection en éloignant d'eux l'ennemi et de mettre fin à ses complots sans passer par les affrontements. Il a conseillé : «Ô gens ! Ne souhaitez pas la rencontre de l'ennemi et implorez Dieu de vous l’épargner. Si vous lerencontrerez, faites preuve d'endurance»[15]. Le Tout Puissant a octroyé une grâce à Son envoyé quand IL a obligé les antagonistes de l'Islam à lever le siège de Médine l'illuminée qu'ils avaient encerclée depuis deux semaines, sans combat au corps à corps ni de martyrs. IL le lui rappelle {Dieu a fait rebrousser chemin aux mécréants, la rage au cœur, sans qu'ils aient obtenu un succès, épargnant ainsi aux croyants un combat. Dieu est Fort et Puissant} [33:25]. Le but de la guerre, en Islam, ne réside pas dans la recherche des biens terrestres ni dans la domination de l'autre car ces deux attitudes font perdre à leur auteur les bienfaits du monde éternel : {Cette dernière demeure, Nous la réservons à ceux qui ne recherchent sur terre ni honneurs ni corruption. L'heureuse issue sera dévolue à ceux qui craignent Dieu} [28:83]. Un bédouin est venu voir le messager divin et lui a demandé si le croyant qui combat pour le butin ou pour être cité comme héros ou pour être bien remarqué, se trouve-t-il que ce soldat est dans le Sentier de Dieu ? Son illustre interlocuteur lui apprit les vices de la guerre quand celle-ci est déclenchée pour acquérir les privilèges de ce monde éphémères, ses plaisirs et ses objectifs mesquins. Il conclut : «Celui qui lutte pour la cause sacrée de Dieu se trouve dans le sentier de son Créateur» [16].

    Le lecteur impartial qui médite les versets coraniques et les hadîths qui traitent du jihad, d'une part et qui d'autre part et en même temps, étudie l'Histoire de l'Islam se rendra compte, sans nul doute, que la dernière religion monothéiste a institué la guerre sainte pour sauvegarder deux nobles desseins.

    Premièrement : Ces deux cibles se résument d'abord dans les faits de réduire à néant l'agression contre la religion, de permettre aux Musulmans d'en exposer les bases et les principes à autrui, sans jamais le forcer à la conversion. Dieu a prescrit : {Combattez-les jusqu'à l'élimination de toute subversion et jusqu'à ce que le culte soit rendu seulement à Dieu. S'ils cessent le combat, fin doit être mise à tout déni de droit sauf à l'encontre des injustes} [2:193]. Ibn Omar ibn El-Khattab rapporte : «Nous avions appliqué effectivement ce conseil, du vivant du prophète puisque le nombre des croyants était alors très peu élevé. Les polythéistes arrêtaient le fidèle, tentaient de le dissuader d'abjurer ses convictions en le torturant ou en l'attachant avec du fil de fer. Ce supplice diminua avec la propagation de l'Islam» [17].

    Le Musulman ne cessera de lutter pour libérer la personne, pour lui permettre de choisir et de décider, pour éliminer tout obstacle vers ces deux libertés et pour mettre fin aux suites néfastes de la subversion et de la perdition que disséminent certaines gens malintentionnées. Combattre ces dernières est un acte légitime et fondé par le Tout Clément qui nous alerte : {La subversion est pire que le meurtre. Les idolâtres ne cesseront de vous combattre tant qu'ils ne vous auront pas fait abjurer votre religion, si, toutefois, ils le peuvent. Or, ceux d'entre vous qui apostasient et meurent en état d'infidélité, ceux-là perdront le fruit de leurs œuvres en ce monde et dans le monde futur. Ils seront voués au feu et y demeureront éternellement} [2:217]. Le Compagnon Rabi‘î ibn ‘Âmir a bien défini cette intention sublime au commandant des forces armées de la Perse, Rostum. Ce dernier lui avait demandé avant le déclenchement de la bataille d'El-Qadissiyah : «Pour quelles raisons êtes-vous venus nous attaquer chez nous?» Ibn ‘Âmir lui répondit : «Nous avions tenté d'entrer dans votre pays, pacifiquement, pour exposer notre religion à vos sujets mais vous nous aviez refusé cet accès. Dieu nous a envoyé, alors, chez vous pour faire renier l'adoration des hommes aux êtres humains, pour les orienter vers la vénération du Dieu Unique, pour les faire sortir de la gêne de la vie actuelle vers son aisance, pour les libérer du joug des religions païennes imposées par les polythéiste et les guider vers la justice de l'Islam. Aussi nous-a-t-IL mandaté auprès de Ses créatures avec Sa religion pour les inviter à s'y convertir» [18].

    La foi est la plus précieuse acquisition du Musulman, la meilleure des générosités et pour laquelle il a consenti les plus gros des sacrifices. L'écrivain Peggy Raderik a été impartial et n'a point dépassé les limites de la réalité quand il a enregistré : «L'Islam accorda au messager divin la permission de déclarer la guerre sainte contre les mécréants pour stopper leurs injustices et leurs persécutions et pour enlever tout obstacle dressé devant sa mission. L'Islam ne force personne à l'adopter comme religion. Les Musulmans se contentent d'exposer leur religion aux autres et doivent, obligatoirement, leur laisser la liberté totale de prendre la décision qu'ils jugent la meilleure pour eux. L'Islam est la religion de la paix avec Dieu et avec l'ensemble des hommes» [19].

    Deuxièmement : Arrêter les hostilités qui visent les pays musulmans et qui bafouent leurs préceptes sacrés fondamentaux et délivrer l'homme de l'illégalité et de la répression. Dieu déteste l'iniquité et les consciences rejettent la débauche. Il est du devoir impérieux du croyant de secourir la victime, de la soulager, d'imposer le respect du droit et son accomplissement et d'établir la justice voulue par le Seigneur. Celui-ci a adressé ce reproche à une catégorie de gens : {Pourquoi ne combattez-vous pas pour la cause de Dieu et surtout pour défendre les faibles parmi les hommes, les femmes et les enfants qui disent : «Seigneur! Fais-nous sortir de cette cité dont les habitants sont injustes et donne-nous un protecteur et un assistant de Ton choix.»} [4:75]. Le prophète, de son côté, annonce la bonne nouvelle à celui qui meurt en défendant son bien, sa famille et sa religion et lui atteste : «Quiconque sera tué pour son bien, pour sa famille, pour sa personne physique ou pour sa religion est mort en martyr» [20]. Lorsque le Musulman participe à la guerre sainte, il s'engagera à respecter un ensemble de conditions qui le distinguent, nettement, du terroriste.

    1°) Il doit accepter de déposer les armes et ne pas refuser la paix quand son ennemi la lui demande conformément à ce verset : {S'ils s'inclinent à la paix, prête-toi à cette paix, toi aussi en t'en rapportant à Dieu qui entend et sait tout. S'ils veulent te tromper, Dieu te suffira, car c'est Lui qui t'a fortifié de Son Secours et de l'assistance des croyants} [8:61-62].

    2°) Il lui est, formellement, interdit de tuer les civils innocents tels les vieillards, les femmes, les enfants, les domestiques, les hommes du clergé et toutes autres personnes qui n'ont pas participé à la guerre. Cette interdiction ressort d'une façon significative des hadîths du messager divin. Juste après la fin d'un affrontement armé entre les Musulmans et les mécréants, l'envoyé a vu le cadavre d'une femme, il a, aussitôt, défendu d'enrôler les femmes et les garçons dans les rangs de l'armée et de leur confier des armes [21]. D'ailleurs, chaque fois qu'il expédiait une section de ses partisans pour punir telle ou telle tribu, il ne s'arrêtait pas de leur recommander : «Partez au nom de Dieu et selon la stratégie du messager divin. Ne tuez pas le vieillard, l'enfant, le nourrisson et la femme. Evitez l'extrémisme, ramassez vos butins, soyez vertueux et bons, Dieu aime les bienfaisants» [22]. Le Compagnon Rabah ibn Er-Rabî‘ relata cet incident : «Je me trouvais parmi les combattants musulmans que le prophète dirigeait. Nous vîmes un attroupement de personnes. Mohammed (B.S.D.L) demanda à l'un d'entre nous d'aller voir ce qui se passe. Le préposé revint et lui apprit qu'il s'agissait d'une femme morte lors des combats. L'apôtre, avec un ton de tristesse, murmura : «La femme ne doit pas combattre!» Il dépêcha au commandant Khalid ibn El-Walid qui se trouvait en tête de l'armée un autre émissaire et lui confia : «Ne tuez pas la femme ni l'auxiliaire incorporé dans l'armée qui n'a pas pris d'arme, comme le médecin, le cuisinier et autre serviteur» [23]. Le jour de la bataille de Hounaïne, le messager divin expédia une colonne de son armée pour combattre les polythéistes. La volonté de vaincre des fidèles avait fini par les contraindre à tuer les enfants. Informé de ce forfait, leur guide s'emporta et dès leur retour à Médine l'illuminée, il les fustigea en élevant la voix. Il tonna : «Qui vous a poussé à tuer des gamins?» Ils lui répondirent : «Mais, Ô messager de Dieu, il s'agissait d'enfants des idolâtres!» Il se maîtrisa et, en bon pédagogue, il mit les points sur les I et corrigea leur fausse conception : «Vous n'avez choisi que les enfants des polythéistes. Je jure par Celui qui tient ma vie entre Ses Mains que tout être humain est, dès sa naissance, enclin vers le monothéisme. C'est plus tard et par sa propre langue que l'on saura vers quelle voie il optera!» [24]. Le prophète a recommandé aux croyants de ne pas tuer les enfants des polythéistes car ceux-ci resteront innocents jusqu'à leurs maturités et c'est à cet instant qu'ils choisiront leurs convictions religieuses. Les hommes de religion figurent parmi les personnes à ne pas tuer parce qu'ils ne collaborent pas aux agressions contre les Musulmans. Le premier khalife orthodoxe, Abou Bakr Es-Saddiq, ordonna au commandant militaire qui se préparait à regagner la Syrie avec ses hommes : «Tu trouveras là-bas des gens qui prétendent avoir consacré leurs âmes à Dieu, ne leur fais aucun mal et laisse-les vivre leurs vies comme ils l'entendent!» Ainsi, l'Islam conteste l'accusation qui le traite de terroriste. Les véritables combattants musulmans, tout le long de l'histoire du jihad islamique, se sont engagés à se plier à certaines conditions et ne ressemblent pas à la majorité des soldats forcenés dont l'unique préoccupation consiste à tuer l'autre, impitoyablement et avec une sauvagerie sans pareille. Nous disposons de nombreux témoignages équitables qui certifient, franchement, notre affirmation. Le grand historien, W. Durant, a enregistré : «Les soldats musulmans se comportaient avec plus d'humanité que les Chrétiens. Ils respectaient la parole donnée et traitaient les vaincus et les prisonniers avec miséricorde. Ils ont rarement recouru à la barbarie comme celle exercée et entretenue par les Croisés dans Jérusalem en 1099» [25]. Quant à Gustave Le Bon,[26] il a consigné : «En vérité, les nations n'ont pas connu des conquérants plus miséricordieux et plus indulgents que les Arabes ni une religion plus tolérante que la leur» [27]. Le même auteur a noté des aspects des relations de Musulmans avec des non Musulmans : «Les Arabes, en Espagne – en plus de leur indulgence immense – agissaient avec une chevalerie idéaliste. Ils secouraient les faibles, ne rabaissaient pas la valeur des vaincus, respectaient les clauses signées par les deux parties et autres qualités positives que les Chrétiens européens, tels de bons élèves, ont acquises de leur contact, récemment» [28]. De cette manière la différence est très palpable et très grande entre la guerre sainte établie par l'Islam et les procédés terroristes utilisés, de notre temps, par certains Musulmans et par d'autres groupes qui ne professent pas cette religion. Celle-ci désavoue ces méthodes, elle les considère comme moyens de propagation de la peur et du désespoir sur terre et qui, malheureusement, lui sont collées, injustement.

    Accuser l'Islam de terroriste est une calomnie et une injustice vides de toute objectivité et contraires à la réalité. Ces accusateurs sont des propagandistes malhonnêtes et démunis de sincérité. Leur encre s'est desséchée, leurs larynx se sont enroués à force d'imputer le terrorisme à l'Islam et n'ont adressé aucune parole à propos des autres religions. Les livres de ces dernières ne condamnent pas l'assassinat des femmes, des enfants, des nourrissons, mieux encore ils l'autorisent et ce forfait n'a aucun rapport avec le combat. Ainsi parle le Seigneur des soldats, le Tout Puissant : «Maintenant, va frapper donc Amalecq. Vous devez frapper d'interdit tout ce qui lui appartient. Tu ne l'épargneras point. Tu mettras tout à mort, hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et moutons, chameaux et ânes!» [29].

    Nous n'exigeons pas de ces détracteurs de blâmer les autres mais nous leur demandons de bien comprendre nos textes sacrés, de ne pas les altérer de leur ignorance et dans le cas contraire – leur incompréhension de nos textes – de s'abstenir d'écrire des méchancetés. Autrement, il serait préférable de trouver pour nous les mêmes excuses qu'ils ont trouvées pour les autres.

    Nous concluons ce chapitre par l'appréciation de l'écrivain américain Andrew Paterson qui a noté : «La violence exercée au nom de l'Islam ne peut, en aucun cas, être attribuée à cette religion. C'est le contraire qui est vrai car le mot Islam signifie paix et non pas sévices et agressivité» [30].


    Extrait du livre : Découvrez l'Islam.
    Par le Dr. Mounqidh Es-Saqqar.

    L'islam et le terrorismeNOTES DE PAGE :

    [1] : Cité par El-Boukhari sous le N° 7276 et par Mouslim sous le N° 2319.

    [2] : La portion du verset 256 d'El-Baqarah «Nulle contrainte en religion» n'était pas encore révélée. (N.T)

    [3] : Cité par Abou ‘Oubaïd dans El-Amwale sous le N° 1321 et par Ibn Zandjouah dans El-Amwale sous le N° 1862.

    [4] : Cité par Et-Tabarani dans son livre El-Mou‘djam sous le N° 18410.

    [5] : Appelé Qaroune dans le Coran. (N.T)

    [6] : Cité par El-Boukhari sous le N° 6862.

    [7] : Cité par El-Boukhari sous le N° 6863.

    [8] : Cité par El-Boukhari sous le N° 3122.

    [9] : Cité par Et-Tarmizi sous le N° 1403 et par Ibn Majah sous le N° 2687.

    [10] : Cité par Abou Daoud sous le N° 3052 et par En-Nassa-i sous le N° 2749 et authentifié par El-Albanai dans Sahih Abi Daoud sous le N° 2626.

    [11] : Cité par Ahmed sous le N° 12140.

    [12] : Cité par Mouslim sous le N° 2577.

    [13] : Cité par El-Boukari sous le N° 3318 et par Mouslim sous le N° 2619.

    [14] : Emigration du prophète dans Médine l'illuminée et son installation définitive dans cette cité. (N.T)

    [15] : Cité par El-Boukari sous le N° 3024 et par Mouslim sous le N° 1742.

    [16] : Cité par El-Boukari sous le N° 2810 et par Mouslim sous le N° 1904.

    [17] : Cité par El-Boukari sous le N° 4515.

    [18] : Voir le livre El-Bidayah wa En-Nihayah (7/40).

    [19] : Voir le livre Qalou ‘ane El-Islam :O.C (246).

    [20] : Cité par Et-Tarmizi sous le N° 1421 et par Abou Daoud sous le N° 4772.

    [21] : Cité par El-Boukari sous le N°3015 et par Mouslim sous le N° 1744.

    [22] : Cité par Abou Daoud sous le N° 2614.

    [23] : Cité par Abou Daoud sous le N°2669 et par Ibn Majah sous le N° 2842.

    [24] : Cité par Ahmed dans son livre El-Mousnad sous le N° 15161.

    [25] : Voir le livre Qalou ‘ane El-Islam : O.C (245).

    [26] : «Médecin et sociologue français (1841-1931) a écrit : La psychologie des foules en 1895 et Psychologie des temps modernes en 1920» extrait du Petit Larousse illustré 1983- page 1460 - mais ce document n'a pas cité son autre livre : La civilisation des Arabes. (N.T)

    [27] : Voir son livre La civilisation des Arabes (720).

    [28] : Ouvrage précédent (p: 344).

    [29] : Samuel (I) 15/2-3.

    [30] : Extrait du livre : Il ne faut plus se taire à partir de ce jour = La Soukoute Ba‘da El-yaïyoume (91).


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