• Les musulmans et les défis modernes

     

    Les musulmans et les défis modernes.  Un rapide coup d'œil sur la réalité que vivent les Musulmans, actuellement, nous dévoilera, sans aucune erreur, le très grand nombre de provocations que la nation islamique affronte à l'aube du vingt et unième siècle. Celle-ci a guidé et contrôlé la civilisation humaine, durant huit cent années, elle se trouve, maintenant, au bas de l'échelle du progrès, du développement et de la science.

    Des détracteurs exploitent ce vécu amer et franchissent, allègrement, le pont entre la conduite actuelle des Musulmans et leur religion. Ils font semblant d'oublier – car ils le savent - qu'il n'est pas juste de prononcer un jugement sur une religion suivant les actes et les paroles de ses adeptes, en un moment précis de leur histoire. L'Islam est la religion de la connaissance et de l'évolution. Lorsque les croyants la respectaient et appliquaient ses prescriptions, ils participèrent, hautement, à la marche émancipatrice de la civilisation et firent scintiller la science par leurs découvertes et inventions. Mais, quand ils s'écartèrent de leurs convictions ou qu'ils les changèrent contre des futilités ou qu'ils les mêlèrent à des vanités, importées et ramassées, de ci de ça, ils cessèrent alors de rivaliser, avec les autres, pour la bonne cause, abandonnant ainsi, la considération que le Bienfaiteur leur avait octroyée quand ils s'adonnaient à la science et à la connaissance.

    Dès la révélation de ce verset : {Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé} [96:1] , le Coran ne s'arrêta jamais d'encourager les croyants à l'instruction et la culture, de louer les savants et de féliciter les sages pour leurs attitudes. Le Seigneur a assuré : {Dieu élèvera en degrés, ceux d'entre vous qui auront cru et ceux qui ont reçu le savoir} [58:11] et encore : {Ceux qui savent et ceux qui ne savent pas sont-ils égaux? Mais, seuls les hommes intelligents réfléchissent.} [39:9]

    L'Islam aime la science, attribue à ses représentants un bienfait immense et leur accorde un privilège supérieur à tous les hommes, y compris les dévots sincères qui ont voué leur vie à leur Créateur. Le messager a déclaré : «La supériorité du savant sur le dévot est comparable à ma position par rapport au plus bas d'entre vous. Dieu, Ses Anges et les habitants des cieux et de la terre jusqu'à la fourmi dans sa fourmilière ou la baleine dans la mer bénissent celui qui enseigne le bien aux hommes» [1]

    Quand les Musulmans étaient attachés à leur religion et qu'ils s'étaient engagés à respecter et honorer ses lois, ils avaient, alors, dépassé les nations du monde. Ils portèrent le flambeau de la science et de la civilisation et créèrent une culture et une évolution uniques. Au lieu de donner une nomenclature de leurs réalisations, nous nous contenterons de rapporter certaines reconnaissances de savants équitables qui ont avoué que les Musulmans étaient, jadis, en tête des peuples civilisés. Ils ont admiré la portée des inventions techniques des fidèles de l'Islam et leurs créations scientifiques et artistiques. Ils ont inscrit, avec des mots de ravissement et d'étonnement et en tant que témoins neutres et justes, certains aspects et vestiges de la civilisation musulmane.

    Le docteur Stanley Lane Pool, dans son livre {Histoire du monde} a consigné : «Il n'y a pas eu, tout le long de l'histoire de la civilisation, de mouvement plus beau que l'amour et la passion soudains pour la culture qui a eu lieu dans tous les coins et recoins du monde islamique. Tous les Musulmans, du plus haut responsable – le calife au plus simple des artisans, furent envahis, brusquement, par la fièvre de la science et la soif des voyages. Ce sont là les meilleures contributions que l'épanouissement islamique nous a léguées.» [2]

    L'historien Geolivier Castello, dans son livre {La loi de l'histoire} ajoute : «Le progrès arabe réalisé après la mort du prophète était grandiose et rapide. L'époque était propice pour la divulgation de la nouvelle religion et la naissance de la civilisation qui en découlait était étonnement brillante. Elle apparut dans tout pays gagné à l'Islam, avec une intelligence étrange qui a laissé ses empreintes dans les arts, la littérature, la poésie et les sciences. Les Musulmans tenaient entre leurs mains – depuis plusieurs siècles – le flambeau du rayonnement spirituel. Ils s'adonnèrent à l'étude de toutes les branches des connaissances humaines. Ils devinrent les maîtres de la pensée, ils concrétisèrent des créations et des inventions, en s'appuyant sur les styles scientifiques qu'ils utilisèrent à bon escient. Cependant, la civilisation arabe ne vécut pas longtemps mais ses influences étaient resplendissantes. Nous ne pouvons qu'exprimer notre regret concernant sa disparition.» [3]

    Si telle était la situation des Musulmans auparavant, comment expliquer qu'ils se sont dissimulés de la vue des témoins? Pourquoi se trouvent-ils, à présent, tout à la fin du cortège de la civilisation?

    La faiblesse de la nation musulmane, dans le domaine de la civilisation est engendrée par deux motifs :

    Premièrement :
    L'éloignement des Musulmans de leur religion : si l'Europe a enregistré de gros progrès, c'est parce que ses habitants se sont débarrassés de leur religion défigurée ce qui ne pourra pas être le cas pour les Musulmans. Notre renaissance dépend de notre retour à l'Islam. La différence entre leur situation et la nôtre réside dans la dissemblance entre les particularités entre nos deux religions.

    Deuxièmement :
    Le colonialisme occidental a envahi la grande partie des pays musulmans et fut le second élément de leur décadence. Il les a occupés durant plusieurs décennies et lorsque les anciens oppresseurs furent obligés de repartir chez eux, ils créèrent des complexes, confus et brouillés, que les générations ne peuvent résoudre. Ainsi, ils assureront la continuité de leur supériorité, garantiront un marché pour la commercialisation et donc la consommation de leurs productions industrielles, agricoles et artisanales et préserveront, indirectement, la permanence de leur domination sur les anciennes colonies.

    Concernant la deuxième interrogation,- la cause du manque de capacité, de force et de talent chez les Musulmans au point d'être à l'extrême fin du train de la civilisation – la réponse est claire. Elle réside dans les différences créées par les ex-occupants et qui divisent les autochtones. Les diverses tendances de ces derniers se font la guerre, chacune accuse les autres de mécréants et d'hérétiques. Toutes ces tendances, dans ces conditions, désobéissent au Monarque qui a dicté : {Maintenez-vous tous fermement liés à Dieu et ne vous divisez pas} [3:103]. Ils n'ont pas appliqué Son conseil et, menaçant; IL revient à la charge : {Cette communauté, la vôtre, est une seule communauté, tandis que Je suis votre Seigneur. Craignez-Moi donc!} [23:52]. Leur dispersion a été provoquée par de nombreuses raisons en tête desquelles les mains invisibles des étrangers qui travaillent dans l'ombre afin de ne pas permettre une union solide des croyants. Dans le passé, la diversité des opinions que préconisaient les différentes doctrines, sur des problèmes donnés, n'ont jamais touché ni affaibli cette unité. Les interventions du colonialisme, agressives et silencieuses, qui alimentent, de nos jours encore, les particularités doctrinales, n'avaient alors, pas de prise sur le monde islamique. Les interpositions de ces étrangers restent encore et jusqu'à aujourd'hui, impuissantes et ne sont pas arrivées à scinder puis à annuler les liens de solidarité fraternité entre le sunnisme et le zaïdisme [4], d'une part et d'autre part, entre les adeptes des quatre grandes écoles de jurisprudence.

    Les Musulmans ne se sont pas éparpillés pour des motifs religieux. Tous, en dépit de leurs nombreuses fractions, croient en Dieu Unique, en Ses Qualités, Ses Attributs, Ses Livres, Ses Envoyés, aux fondements de Sa Législation, aux piliers de Sa religion. Leurs divergences restent éloignées des bases religieuses essentielles. Le seul désaccord que connaissent actuellement les croyants est celui qui existe entre le sunnisme et le chi‘isme. L'origine de cette discordance remonte à l'époque de la mort du prophète, car il s'agissait alors de savoir quelle était la personnalité musulmane la plus méritoire et la plus digne de remplacer Mohammed (B.S.D.L) à la tête de l'Etat constitué par ce dernier. Cette contestation politico historique, ne repose donc, sur aucun litige religieux, ni de près ni de loin. Enfin nous croyons, nous Musulmans, que cette mésentente était prédéterminée pour notre religion d'une part et qu'elle confirmait d'autre part, une prédication annoncée par le messager. Celui-ci a, en effet, déclaré : «Les Juifs se sont divisés en soixante et onze sectes l'une parmi elles entrera au Paradis et soixante dix seront jetées en enfer. Les Chrétiens se sont partagés en soixante douze fractions, l'une d'entre elles gagnera le Paradis et les soixante et onze habiteront l'enfer. Je jure par Celui qui tient ma vie entre Ses Mains que ma nation se scindera en soixante treize groupuscules, un seul trouvera refuge au Paradis et les soixante douze autres demeureront en enfer.» On lui demanda quels étaient les heureux élus qui gagneront les jardins d'Eden, il leur répondit «L'ensemble des croyants qui respecteront et appliqueront les prescriptions du Coran et des hadîths» [5]

    La division est un héritage des nations antérieures. Le combat entre les hommes et le massacre des vies humaines sont des actes blâmables. Ils font éloigner l'espèce humaine de la bonne voie pour lui faire emprunter le chemin de l'égarement et de la mécréance. L'envoyé de Dieu nous a prévenu : «Sachez que vos âmes et vos biens vous sont mutuellement sacrés comme le sont votre jour-ci et votre mois-ci, dans votre pays-ci. Ne devenez pas, après ma mort, mécréants qui s'entretueront» [6]

    La situation présente des Musulmans ne pourra s'améliorer que si leurs dirigeants s'appuient sur les principes qui ont fait rayonner leur passé. C'est l'Islam qui a unifié la mosaïque des tribus arabes et autres pour en faire une seule nation. Les gens étaient illettrés et ignorants, la dernière religion monothéiste les a transformés en une nation, hautement cultivée, dans les domaines scientifiques et artistiques. Elle a supervisé le courant de la civilisation humaine, durant huit siècles.

    Les hommes sages espèrent toujours retourner et profiter des éventualités que possède l'Islam dans ses principes et ses conceptions. Les fidèles ne peuvent atteindre la dignité, mériter les honneurs et continuer le progrès qu'en s'attachant fortement à l'Islam. Notre retard et notre division sont les conséquences, prédéterminées et obligatoires, causées par notre éloignement de notre religion. Il est grand temps pour nous et dans notre intérêt supérieur bien compris, de courir rapidement vers nos convictions, de nous lier à nos croyances et d’observer les orientations islamiques, justes et modérées.


    Extrait du livre : Découvrez l'Islam.
    Par le Dr. Mounqidh Es-Saqqar.

    Les musulmans et les défis modernesNOTES DE PAGE :

    [1] : Cité par Et-Tarmizî sous le N° 2685.

    [2] : Ce qu'ils ont dit à propos de l'Islam (396)- O.C

    [3] : Ouvrage cité précédemment (389)

    [4] : Section chi‘ite tolérante (N.T)

    [5] : Cité par Ibn Mâdjah sous le N° 3992.

    [6] : Cité par El-Boukhârî sous le N° 1741 et par Ahmed sous le N° 1679.


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