•  La Tolérance : C'est le fait d'être accommodant en tout ; dans le comportement, les droits. Dans le hadith : "La religion la plus aimée de Dieu c'est l'Islam tolérant". (Hanafia samha) : "Hanafia" c'est l'Islam, l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) dit que Dieu l'aime parce que c'est une religion "clémente, tolérante. Elle ne connaît ni étroitesse ni extrémisme. Ainsi Dieu abolit le fanatisme des religions. Il veut que les musulmans soient tolérants à l'égard de ceux qui ont d'autres religions même s'ils sont des Sabéens qui adorent les astres ou des polythéistes. C'est une tolérance qui élève la vie humaine au sommet de la grandeur. Nous voyons que Dieu avec ces différents versets du Coran ordonne aux musulmans d'être tolérants avec les polythéistes. L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) a conseillé aux musulmans de faire l'aumône au profit des polythéistes qui sont pauvres comme ils le font pour les musulmans pauvres espérant ainsi qu'ils pourraient les amener à se convertir à l'Islam. Alors Dieu a fait descendre à Son Envoyé le verset de la sourate "la vache"(Sourate "la Vache nº1 , verset 272) “Ce n'est pas à toi de les guider ” . C'est-à-dire, tu es chargé du message et de la prédication, les gens choisiront leur religion. Celui qui choisit le bon chemin c'est pour lui, celui, qui s'égare , il supportera les effets de son égarement. “Mais c'est Allah qui guide celui qu’il veut” c'est-à-dire qu'il appartient à Dieu seul de les guider “et tout ce que vous dépensez de vos biens” pour les pauvres musulmans et polythéistes “sera à votre avantage” c'est-à-dire que les récompenses seront pour vous“et vous ne dépensez que pour la recherche de l’amour d'Allah” non pour la réputation, la célébrité et la duplicité mais pour la recherche de la "face de Dieu et sa bénédiction “et tout ce que vous dépensez de vos biens dans les bonnes oeuvres” pour les musulmans et les infidèles“ vous sera récompensé pleinement”. “Et vous ne serez pas lésés” c'est-à-dire vous ne serez pas victime d'une injustice. C'est là un grand appel à la tolérance des musulmans à l'égard des pauvres parmi les infidèles de la Mecque. Il y avait beaucoup  d'infidèles mecquoise qui étaient hostiles aux musulmans. Dieu a ordonné aux musulmans d'être tolérants avec leurs pauvres par pitié pour eux. En plus, Dieu ordonne aux musulmans d'être tolérants même avec les infidèles cruels et tyrans qui leur étaient hostiles en disant dans la sourate : (l’agenouillée):(Sourate "L'agenouillée" nº45, verset 14) “Dis à ceux qui ont cru de pardonner à ceux qui n'espèrent pas les jours d'Allah afin qu'il rétribue [chaque] peuple pour les acquis qu'ils faisaient”.

    Ce verset est descendu en raison d'un mal terrible qu'ont fait les infidèles de la Mecque aux fidèles de l'Envoyé de Dieu. Ces mecquois n'espéraient pas la récompense de Dieu et l'ont fait savoir à l'Envoyé de Dieu. Dieu ordonna alors à ces musulmans de négliger cet événement, de pardonner à ces infidèles leurs préjudices et de recourir à l'endurance comme le dit Dieu dans le sourate (la famille d'Imran) (Sourate "la famille"d'Imram" nº3 verset 186) “Et certes, vous entendrez de la part de ceux à qui le Livre a été donné avant vous” c'est-à-dire des juifs et des nazaréens, “et de la part des associateurs, beaucoup de propos désagréables. Mais si vous êtes endurants et pieux... voilà bien la meilleure résolution à prendre.” L'endurance est certes la clé du soulagement. Dieu dit dans la sourate (L'agenouillée)(Sourate l'agenouillée" nº45 , verset 14): “Afin qu'il rétribue (chaque) peuple pour les acquis qu'ils faisaient” C'est-à-dire ne tentez pas de vous venger de ceux parmi les infidèles qui vous ont fait du mal. Dieu leur donnera la rétribution qu'ils méritent, le jour de la résurrection. Dieu loue ceux qui offraient de la nourriture bien qu'ils aiment cette nourriture, au pauvre, à l'orphelin et au prisonnier, dans la sourate: (Al Insan)(Sourate "Al Insan" nº76 verset 8) “et offrent la nourriture malgré son amour, au pauvre, à l'orphelin et au prisonnier”. Leurs prisonniers, à cette époque, étaient des polythéistes. L'on sait que Quoreïche a été battue lors de la bataille, "Badr". C'était une défaite écrasante où soixante-dix de leurs chefs ont trouvé la mort et soixante dix autres se sont fait prisonniers. Beaucoup d'entre eux étaient hostiles aux musulmans avant qu'ils n'émigrent à Medine. malgré cela, l'Envoyé de Dieu a ordonné aux musulmans, ses fidèles, d'être généreux avec eux et ils étaient servis lors des repas les premiers. Encore une fois c'est une grande tolérance et un traitement bon, noble de la part de l'Envoyé de Dieu et des musulmans à l'égard de leurs ennemis les mecquoise. dans la sourate: l'examinée"(1) Dieu s'adresse aux musulmans : “Allah ne vous défend pas d'être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Car Allah aime les équitables”. Dieu dit qu'il n'interdit pas la charité, la justice et le bon traitement des polythéistes qui n'ont pas combattu les musulmans et qui ne les ont pas forcés à quitter la Mecque. Cette bienveillance est devenue une règle, un devoir des musulmans envers les non musulmans à l'époque des conquêtes, et à travers toutes les époques jusqu'à nos jours. Ce devoir concernait un traitement noble et tolérant des musulmans à l'égard de ceux qui appartenaient à d'autres croyances pourvu, qu'ils n'aient pas d'attitude belliqueuse qu'il s'agisse des gens du Livre, ou de polythéistes parmi les Sabéens, les mages et d'autres d'Afrique et d'Asie. Ainsi, Dieu a établi des règles exemplaires de tolérance à l'égard de toutes les religions, de tous les peuples, de toutes ethnies et de toutes les races.

    Comme Dieu a ordonné à Son Envoyé et aux musulmans d'être tolérants avec les gens du Livre, Il leur a ordonné d'être bienveillants et indulgents pour les préjudices qu'ils leur causent, comme le dit Dieu dans la sourate (la vache)(Sourate "la vache" nº1 verset n°109) “Pardonnez et oubliez jusqu'à ce qu'Allah fasse venir son commandement”. Le "Afoue" c'est le pardon, l'indulgence dans la sanction du pêché. Le "Safh": abstention et l'abandon de la réprimande. Ce sont deux degrés élevés de la tolérance. Dieu incite souvent à ces deux qualités dans le Coran. L'Envoyé de Dieu était exemplaire dans la tolérance. A chaque fois que les Quoreïchites lui causaient des préjudices, ou lui répondaient négativement quand il récitait le Coran, il levait les mains vers Dieu en disant: "Dieu, absous ma communauté.

    Ils ne savent pas". Il ne s'est jamais produit qu'il se soit vengé de quiconque lui a causé un préjudice ou qu'il ait prié Dieu de lui causé un malheur. Lors de la bataille "Ouhoud", il a été blessé au visage, s'est casser la dent (droite de la mâchoire inférieure) avec une pierre et s'est fait briser le casque qu'il portait sur la tête. Il n'a pas fait de reproches à ceux qui l'ont agressé lors de la conquête de la Mecque ; au contraire il les a pardonnés et excusés. Les habitants de la Mecque se sont rendus à son armée et ont été ainsi tous considérés des prisonniers de guerre et pouvaient être soumis aux règles de la servitude mais l'Envoyé de Dieu les a tous libérés et leur a rendu leur liberté en disant". Celui qui entre à la "Ka’ba" est confiant et rassuré; celui qui rentre chez lui et ferme la porte, est rassuré et celui qui entre à la maison d'Abi Soufiane est rassuré".

    Abou Soufian avait vu le feu des troupes de l'Envoyé de Dieu près de la Mecque. Il est allé en reconnaissance et a rencontré Al Abbas ibn A’bd Al Moutalib, l'oncle de l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui), qui lui a dit : "Malheur à toi, Abou Soufian. Voici l'Envoyé de Dieu à la tête d'une armée nombreuse et la Mecque n'a aucun pouvoir sur lui . "Que faire"? lui a demandé Abou Soufian- "Viens avec moi chez l'Envoyé de Dieu!" lui a répondu Al Abbas.

    Omar les a vus et en a rendu compte à l'Envoyé de Dieu à qui il a dit: "Abou Soufian est l'ennemi de Dieu, nous avons pu l'avoir sans aucun problème, autorisez-moi à le frapper sur le cou". L'Envoyé de Dieu ne l'a pas autorisé.

    C'était là une tolérance importante à l'égard du chef des infidèles de Quoreïche de la part de l'Envoyé de Dieu qui a dit à El Abbas: "Emmène-le là où tu habites jusqu'au matin". Le matin, Abou Soufian a déclaré sa conversion à l'Islam - l'Envoyé de Dieu l'a honoré en annonçant que celui qui entre dans sa maison est rassuré. C'est là une autre tolérance noble au profit d'Abi Soufian le chef de Quoreïche, l'Envoyé de Dieu a été d'une grande tolérance avec Quoreïche comme nous l'avons vu- puisqu'il ne lui a pas imposé la servitude, il a rendu la liberté à ses habitants, même à ceux qui ont torturé les musulmans lors de la défaite d'Ouhoud et à ceux qui ont résisté aux troupes de l'Envoyé de Dieu lors de l'entrée à la Mecque comme "Ikrima ibn Abi Jahl - qui s'était enfui vers le Yaman, et dont la femme avait demandé à l'Envoyé de Dieu qu'il soit rassuré et il l'a été. Elle l'a ensuite emmené chez l'Envoyé de Dieu, et s'est converti à l’Islam. Ainsi tout quoreïchite qui a combattu l'Envoyé de Dieu et devenu son ennemi et qui était resté à la Mecque, a été pardonné après sa conversion à l’Islam. L'Envoyé de Dieu a dit à tous les mecquois : "Partez vous êtes libres".

    C'est un exemple de tolérance sans pareil.

    L'un des meilleurs exemples sur la tolérance de l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) c'est celle à l'égard de Ouahchi tueur de son oncle Hamza ibn Abdel Mouttalib qu'il aimait beaucoup, dans la bataille Ouhoud. c'est un consanguin de l'Envoyé de Dieu et l'une des notabilités de Quoreïche. Il a soutenu l'Envoyé de Dieu aux moments difficiles et quand quoreïch affichait son hostilité à lui et à ses fidèles. Ouahchi était un éthiopien qui utilisait la lance à la manière des éthiopiens et s'en est servi contre Hamza. L'Envoyé de Dieu s'est beaucoup attristé. Ouahchi s'est converti lors de la conquête de la Mecque. L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) ne lui a fait aucun reproche. Lorsque ont éclaté les guerres d'apostasie, il a regagné le rang des troupes de Khalid ibn El Oualid.

    Dans la bataille "El Yamama" il a tué Mousaïlimat le voyant et menteur avec la même lance. L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) demandait toujours aux musulmans d'être des tolérants nobles et dit : "Qui voudrait s'élever et se rapprocher de Dieu doit pardonner celui qui lui a causé des préjudices, donner à celui qui l'a privé, établir des liens avec celui qui l'a abandonné". Il demande aussi au musulman de pardonner son frère musulman même s'il l'a privé de ses droits, même s'il l'a privé de l'aide les jours où il a besoin d'aide, même si c'est son proche qui a coupé avec lui les liens de parenté.

    Dans les sociétés musulmanes il existe une tolérance entre les musulmans et ceux qui appartiennent à d'autres croyances, qu'il s'agisse des gens du Livre ou autres depuis les Califes jusqu'à nos jours. Nous voyons les musulmans traiter les Sabéens adorateurs des astres au nord de l'Irak, comme les gens du Livre, depuis Omar ibn Al Khattab à nos jours. Ils ont traité de la même façon les mages adorateurs du feu en Iran. Ils étaient des fidèles de Zoroastre et de sa doctrine dans l'Avesta (L'Avesta : recueil des textes sacrés du la religion mazdéenne, écrit en langue avestique.), selon laquelle le monde a deux dieux celui de la lumière et celui des ténèbres. Le Zoroastrisme (ou mazdéisme) a disparu d'Iran au 3ème siècle de l'hégire ou 9ème siècle de l'ère chrétienne, alors que ceux qui partageaient les croyances des Sabéens n'ont disparu qu'à la fin du 4ème siècle de l'hégire ou 12ème siècle de l'ère chrétienne. Dans chaque pays musulman, il y a toujours eu de petites ou grandes communautés de Nazaréens (ou chrétiennes) et de petites communautés juives, qui vivaient dans la sécurité et la tranquillité, sans aucune barrière entre eux et les musulmans. Ce que l'on dit au sujet des Nazaréens et des juifs qui étaient obligés de porter une ceinture appelée "Zonnar", n'a duré qu'un laps de temps très limité sous le règne de quelques responsables qui n'avaient pas compris l'Islam tolérant comme il se devait.

    Ce que nous avons évoqué dans les chapitres sur la cohabitation matérielle et intellectuelle entre les musulmans et les gens du Livre nazaréens et juifs en Irak, en Syrie, en Egypte prouve qu'ils ont vécu en sécurité et dans une grande tolérance. Ceci les a amenés dans les différents pays à s'arabiser sur le plan linguistique et intellectuel, à traduire leurs ouvrages sacrés en arabe et à exercer leur culte dans la plupart des églises et des temples, en arabe. Nous n'avons pas étendu nos propos sur les Nazaréens et les juifs en Andalousie et dans les pays du Maghreb. Toutes ces communautés y menaient une vie agréable et y bénéficiaient de la tolérance de l'Islam.

    Pour ce qui est des Nazaréens (chrétiens) en Andalousie les musulmans leur ont garanti la liberté en religion et leur chrétienneté qu'ils avaient choisie. Il n'est pas arrivé que quelqu'un ait été contraint d'abandonner sa chrétienneté pour se convertir à l'Islam. Les musulmans ont même entretenu leurs églises et leurs biens. "Ils n'ont inquiété ni moine, ni prêtre, ni évêque mais ils les ont plutôt tous respectés. Ils ont traité convenablement les chrétiens durant toute leur présence en Andalousie. Notons par exemple que le gouverneur omeyade Mohamed ben Abderrahman (238-273 de l'hégire) recrutait les espagnols arabisés à des fonctions dans le gouvernement. Il a désigné Koms ibn Antagonon chargé de récupérer les impôts, parmi les gens du Livre, comme secrétaire chargé des affaires du gouvernement. Il l'a même dispensé de travailler le dimanche comme il en a dispensé tous les fonctionnaires afin de permettre aux chrétiens parmi eux d'aller à l'église le dimanche. D'autre part un grand nombre d'espagnols se sont convertis à l'Islam pour sa simplicité et sa tolérance et ceux qui ne se sont pas convertis, se sont mis à apprendre l'arabe, à écrire des oeuvres en poésie et en prose. Entre les musulmans et les chrétiens en Andalousie existaient des relations d'amitié et de coopération. ceci se manifeste dans l'influence des poèmes à rimes variées sur la littérature espagnole et de là sur la littérature française, anglaise et allemande. Cette poésie était accompagnée de la musique andalouse arabe. Cette influence se manifeste aussi dans le soutien apporté par les musulmans au grand mouvement de la traduction de l'arabe à l'espagnol à l'époque du roi d'Espagne Alfonso X qui a transformé la ville de "Toleitila" en une grande institution de traduction du saint Coran, de la pensée et des sciences arabes. Il a même créé a Murcille et à Seville une école. Il a été aidé pour cela et pour l'élargissement de l'institution de Touleitila, par les savants musulmans qui ont été sensibles à la tolérance de leur religion.

    Ils lui ont remis : "Kalila Wa Dimna" ouvrage d'Ibn Almokaffae et des contes variées en arabe en plus d'autres ouvrages sur l'astronomie et d'autres...

    Grâce à la tolérance de l'Islam que Dieu -le Très Majestueux- a imposée aux musulmans dans leurs comportements avec les non musulmans, les musulmans ont ouvert les frontières de l'Andalousie aux juifs qui en ont fait -durant huit siècles -leur refuge et leur citadelle qui les abritaient de l'oppression de l'occident un peu partout. L'un d'eux Hasabaï ibn Chabrout a pu être nommé en 334 de l'hégire (916 de l'ère chrétienne) ministre de Abderrahman Annacir l'un de grands dirigeants omeyades andalous. Il a commencé le mouvement de la Renaissance des études talmoudites. L'Andalousie est vite devenue, avec le consentement des musulmans, le centre des études judaïques. Lorsque les arabes ont évacué l'Andalousie après la chute de Grenade en 897 de l'hégire (1492 de l'ère chrétienne) les espagnols ont commencé à persécuter les juifs et il n'y avait plus d'arabes musulmans pour les protéger. Leur persécution a atteint son paroxysme sous le règne de Philippe III, roi d'Espagne. Où devaient-ils partir? Ils n'ont trouvé de refuge qu'au pays de l'Islam et des musulmans, le Maroc. La communauté Juive y a émigré et s'est installé dans les villes marocaines où ils ont vécu dans une grande tolérance durant des siècles et où ils se sont enrichis. Celui qui connaît l'histoire des juifs au milieu des musulmans, leur cohabitation avec eux durant les siècles du règne de l'Islam, leur protection par les musulmane en Andalousie et au Maroc durant des siècles, s'étonne de leur hostilité de nos jours - à l'égard des musulmans palestiniens, et de leur expulsion de leur pays sous l'oppression et la violence.

     


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