•  Je suis un musulman célibataire vivant aux Etats-Unis. J’ai eu plusieurs rapports intimes avec la même femme qui en est tombée enceinte. Je voudrais savoir si je dois l’épouser pour régler le problème (étouffer le scandale) et pour trouver à l’enfant un père dont il portera le nom. A vrai dire, je préfère que la femme se débarrasse de sa grossesse. Malheureusement. Je souhaite pouvoir la persuader, mais je ne sais pas si cela ne sera pas considéré comme un homicide. Si tel était le cas, je serai coupable de ce fait d’un péché. Je crois que le fœtus est entre sa 6e et sa 8e semaine. J’espère obtenir votre aide le plus rapidement possible car j’en ai besoin.


     

    Louange à Allah

    Premièrement, ô frère musulman, puise Allah vous consoler pour votre foi que vous avez perdu au moment où vous commettiez la fornication. En effet, le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) a dit : «  Nul ne commet la fornication tout en étant croyant ; nul ne consomme du vin tout en étant croyant ; nul ne commet un vol ou pique un objet qui lui attire les regards tout en étant croyant. » (rapporté par Boukhari n° 2475).

    N’as-tu pas vu les propos de ton Maître, le Transcendant, le Très Haut dans Son livre : « Et n'approchez point la fornication. En vérité, c' est une turpitude et quel mauvais chemin! » (Coran, 17 : 32).

    Ne savez-vous pas qu’Allah vous voit ou que vous soyez et vous entend quand vous parlez.

    Ne vous souvenez-vous pas des grands bienfaits d’Allah à votre égard. C’est Lui qui vous guérit quand vous êtes malade et vous nourrit quand vous avez faim  et vous donne à boire quand vous avez soif. Il vous a assisté à obtenir le plus grand bienfait qu’Il ait accordé à un humain : l’islam. Peut-on récompenser un bienfait autrement que par un bienfait ?

    ô frère, réfléchissez sur vous-mêmes. Dans la propriété de qui vivez-vous ? De la nourriture de qui mangez-vous ? Grâce à l’ordre de qui vivez-vous ? N’est-ce pas dans la propriété d’Allah ? N’est-ce pas de la subsistance  d’Allah ? N’est-ce pas grâce à l’ordre d’Allah ?

    Comment désobéissez-vous à Allah ?

    Peut-être avez-vous négligé ce grand hadith, celui de l’assension nocturne, dans lequel on lit : «  Nous prîmes le départ et passâmes près d’un édifice semblable à un fourneau. Je crois, dit le narrateur, qu’il a ajouté : «  A notre grande surprise, un bruit confus s’en dégageait. Quand nous y jetâmes un regard, nous y découvrîmes des hommes et des femmes nus que des flammes envahissaient du dessous. Chaque fois que les flammes les touchaient, ils criaient. Le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) dit : «  Je dis à mes compagnons : qui sont ceux-là ? » Ils me dirent : «  Vas-y, vas-y » Je leur dis : «  Je vois depuis hier nuit une chose étonnante. Qu’est-ce que j’ai vu ? Mes compagnons me dirent : nous allons donc vous en informer. Les hommes et femmes nus que vous avez vus dans un édifice semblable à un fourneau sont les fornicateurs et les fornicatrices. (Rapporté par Boukhari dans le chapitre : le péché des fornicateurs, n° 7047).

    Vous devez, ô frère, vous empresser à effectuer un repentir sincère avant que la mort ne vous atteigne. En effet, la porte du repentir restera ouverte jusqu’à ce que le soleil se lève au couchant ou que l’âme du mourant atteigne la gorge. Allah éprouve de la joie pour le repentir de Son Serviteur et transforme ses méfaits (en bienfaits). A ce propos, le Très Haut dit : « Qui n' invoquent pas d' autre dieu avec Allah et ne tuent pas la vie qu' Allah a rendue sacrée, sauf à bon droit; qui ne commettent pas de fornication - car quiconque fait cela encourra une punition et le châtiment lui sera doublé, au Jour de la Résurrection, et il y demeurera éternellement couvert d' ignominie; sauf celui qui se repent, croit et accomplit une bonne œuvre; ceux-là Allah changera leurs mauvaises actions en bonnes, et Allah est Pardonneur et Miséricordieux; et quiconque se repent et accomplit une bonne œuvre c' est vers Allah qu' aboutira son retour. » (Coran, 25 : 68-71).

    Deuxièmement, quant à vos propos : « Devrais-je l’épouser ? » ils suscitent  la question du mariage liant deux fornicateurs. La réponse est qu’il ne vous est pas permis de vous marier avant votre abandon total de la fornication grâce au repentir. Vous ne pouvez pas l’épouser, même si elle est juive ou chrétienne aussi longtemps qu’elle se livrera à la fornication. Si elle est musulmane, vous ne pouvez pas l’épouser non plus parce qu’elle est une fornicatrice. Il ne lui est pas permis à son tour de vous accepter pour mari parce que vous êtes un fornicateur. En effet, Allah, le Très Haut a dit : « Le fornicateur n' épousera qu' une fornicatrice ou une associatrice. Et la fornicatrice ne sera épousée que par un fornicateur ou un associateur; et cela a été interdit aux croyants. » (Coran, 24 :3 ).

    Les propos du Très Haut : «  cela a été interdit aux croyants » impliquent l’interdiction d’un tel mariage.

    Chacun de vous doit se repentir à Allah et mettre fin à ce crime et regrette les actes abominables qu’ils a commis et se décide à ne plus récidiver et multiplie les bonnes œuvres. Peut-être Allah agréera - t- Il son repentir et transformera ses méfaits en bienfaits. A ce propos, le Très Haut dit  : « Qui n' invoquent pas d' autre dieu avec Allah et ne tuent pas la vie qu' Allah a rendue sacrée, sauf à bon droit; qui ne commettent pas de fornication - car quiconque fait cela encourra une punition et le châtiment lui sera doublé, au Jour de la Résurrection, et il y demeurera éternellement couvert d' ignominie; sauf celui qui se repent, croit et accomplit une bonne œuvre; ceux-là Allah changera leurs mauvaises actions en bonnes, et Allah est Pardonneur et Miséricordieux; et quiconque se repent et accomplit une bonne œuvre c' est vers Allah qu' aboutira son retour.  » (Coran, 25 : 68-71).

    Si vous voulez l’épouser (après le repentir) vous devez lui faire observer un écoulement menstruel avant de conclure le mariage. Si vous vous apercevez qu’elle est enceinte, il ne vous est pas permis d’établir le mariage avant son accouchement en vertu du hadith dans lequel le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) interdit à l’homme d’irriguer la semence d’autrui par son eau ».

    Avis de la Commission Permanente publié dans Madjallat al-bouhouth al-islamiyya, tome 9, p. 72.

    Troisièmement, vos propos : «  Pour qu’il puisse trouver un père qui lui donne son nom » posent le problème de l’affiliation de l’enfant naturel.

    La réponse est que, pour la majorité des ulémas, l’enfant naturel ne doit pas être affilié à son auteur, en vertu des propos du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui)  : « L’enfant appartient au lit et le fornicateur recevra la pierre » (rapporté par Boukhari, 2053 et Mouslim, 1457). Voir al-Moughni d’Ibn Qudama, tome 7, p. 129.

    Quatrièmement, vos propos : «Il vaut mieux que la femme se débarrasse de cette grossesse » posent le problème de l’avortement et son statut tel qu’arrêté par le Conseil des Grands Ulémas à travers sa décision n° 140 en date du 20/6/1407 ainsi conçue :

    1. Il n’est permis de provoquer l’avortement que pour un motif légal et dans des limites très étroites.

    2. Il est permis de provoquer l’avortement au cours des 40 premiers jours de la grossesse, s’il s’avère que cette opération revêt un intérêt légal ou écarte un préjudice (certain).

    Cependant, il n’est pas permis de recourir à l’avortement pendant cette période par simple crainte de la peine inhérente à l’éducation des enfants ou par peur d’être incapable d’assurer leur prise en charge vitale ou leur éducation ou pour leur avenir ou parce que l’on se contente des enfants que l’on a.

    3. Il n’est pas permis d’expulser un fœtus en formation avant qu’une commission médicale sûre ne décide que le maintien du fœtus représente un danger pour la mère car l’on craint qu’elle en meure. Dans ce cas, on peut l’expulser après avoir épuisé tous les moyens aptes à écarter le danger en perspective.

    Au terme du 4e mois de la grossesse marquant sa troisième phase, il n’est pas permis de provoquer l’avortement avant qu’une équipe de médecins spécialistes sûrs ne décide que le maintien de la grossesse entraînera la mort de la mère, et ce, après avoir épuisé tous les moyens aptes à lui sauver la vie. L’avortement n’est autorisé dans ce cas que sous réserve de ces conditions et pour écarter le plus important de deux maux et réaliser le plus grand de deux intérêts. Extrait des Al-Fatawa al-Djami’a, tome 3, p. 1055.

    Nous demandons à Allah la sécurité, la paix et l’agrément de notre repentir. Puisse Allah bénir notre prophète Muhammad.

    Sheikh Muhammed Salih Al-Munajjid

     


    votre commentaire
  •  

    Question

     

     

    Le mari de mon amie suspecte sa femme et croit qu’elle le trompe. Car il est retourné un jour chez lui, il a frappé à la porte, sa femme ne lui a pas ouvert. Alors, il est sorti dans la rue à la recherche d'un téléphone pour la contacter. Quand il lui a téléphoné, elle a répondu puis elle lui a ouvert la porte. Pour cela, il doute que quelqu’un était avec elle à ce moment. Elle a juré sur le Coran ne pas avoir entendu le son car il faisait nuit et elle dormait dans un profond sommeil. Il ne la croit pas pour une autre raison : une fois, un homme ivre est venu chez lui demander de l’eau ; il a alors cru que cet homme ivre était celui qui était avec elle. Elle jure qu’elle ne sait rien à propos de cet homme. Comment doivent-ils agir ? Ils ne veulent pas divorcer mais l’époux ne la croit pas et ne veut pas avoir d’elle des enfants sachant qu’il a déjà un enfant d’elle. Il veut rester avec elle pour ne pas priver l’enfant de sa mère. Qu’en pensez-vous ?                      

    Réponse

     

     

    Louange à Allah.  Paix et salut sur Son Prophète.

    Chère sœur,

     

     

    Les raisons-mentionnées par la sœur qui pose la question et qui ont poussé l’époux à douter de sa femme ne justifient pas ce soupçon. Il n’est pas impossible que ce sentiment du mari soit mêlé à des doutes obsessionnels et à un cas anormal. Il lui incombe donc de craindre Allah, Exalté soit-Il, d’être pieux et de se garder de penser du mal de quelqu’un particulièrement dans de telles affaires. Le Prophète Gare au soupçon a dit : « Gare au soupçon car le soupçon est la parole la plus mensongère. »

     

    Nous conseillons à cette épouse de patienter, de chercher à mettre fin aux soupçons de son mari, de le rassurer et de lui montrer que les soupçons basés sur l’illusion et les raisons irréels sont interdits.

     

    Quant au fait qu’il ne veut pas avoir d’enfants d’elle, il doit savoir que l’époux n’a pas le droit d’éjaculer hors de l’utérus de sa femme sans son consentement. Car chacun d’eux a le droit d'avoir des enfants. C’est l’un des objectifs du mariage.

     

    Et Allah sait mieux

     


    votre commentaire
  •  

    Question

     

     

     

    Est-il permis aux femmes musulmanes d'écrire des lettres à des hommes musulmans qui sont en prison dans des pays non musulmans (peut être dans une cellule isolée) ?

    En effet, le but d'envoyer ces lettres est de leur relever le moral et  de demeurer avec une foi forte pendant les moments difficiles qu'ils endurent. Certaines sœurs pensent que c’est leur devoir d'écrire ces lettres bien que ces hommes peuvent être mariés ou encore que ces sœurs soient mariées. En réalité, elles allèguent qu'il y a très peu d'hommes qui écrivent des lettres à ces prisonniers. Pourtant, des documents prouvent que quelques femmes (même les musulmanes) pourraient être séduites par certains prisonniers à cause de ce genre de lettres, surtout quand ces prisonniers leur répondent par d'autres messages.  

    Que dit la Chariâ islamique à ce propos ? La Fitna doit-elle être prise en considération, selon la Chariâ, dans ce cas ? Y a-t-il des limites imposées par la Chariâ en ce qui concerne le contenu de ce genre de lettres au cas où il serait permis de l'envoyer?

    Réponse

     

     

     

    Louange à Allah. Paix et salut sur Son Prophète.

    Cher frère,

     

     

    Sachez bien que la Fitna (tentation) causée par les femmes est la Fitna la plus dangereuse pour les hommes. D'après Oussama ibn Zaid, qu'Allah soit satisfait de lui, le Prophète, Femmes séduites par des prisonniers à cause des lettres, a dit : Je n’ai laissé derrière moi aucune tentation plus nuisible pour les hommes que la tentation des femmes. " (Boukhari et Muslim).

    Aussi, d'après Abou Said Al-Khoudari, qu'Allah soit satisfait de lui, le Prophète, Femmes séduites par des prisonniers à cause des lettres, a dit: Craignez ce bas monde et craignez les femmes car la première tentation à laquelle ont succombé les enfants d'Israël était causée par les femmes ". (Muslim).

    Tant qu’il  a été prouvé que les femmes pourraient être séduites par des hommes prisonniers à cause de ce genre de lettres ou vice versa, nous disons donc que ces lettres ne doivent  pas leur être envoyées.

    En effet, le bon dessein recherché par ces femmes en les envoyant ne peut être pris en considération, selon la Charia, s’il pourrait provoquer autant de problèmes et de tentations. La règle jurisprudentielle dit : " La prévention des dégâts prime sur l’acquisition des intérêts. "

     

    Et Allah sait mieux.

     


    votre commentaire
  •  Fatwa satanique ou la pédophilie légalisée

     

    mardi 14 octobre 2008 - par Dr Al ’Ajamî

    Ce titre n’est pas à confondre avec la célébrissime affaire des "versets sataniques", laquelle souleva la colère instrumentée des musulmans du monde entier. Peu d’entre eux ne surent jamais de quels versets il pouvait bien s’agir.

    Si la fatwa satanique a soulevé bien moins d’indignation c’est qu’elle émane de l’islam lui-même et que l’argument invoqué en cette jurisprudence est connu et admis de tous ; problème de cohérence interne donc. Le "cheikh" al Maghrawi sévit depuis quelques années au Maroc d’où il distille ses fatwas ; la dernière en date célèbre le début de Ramadan en justifiant et autorisant le mariage avec des fillettes de neuf ans !

    Nausée Sartrienne à la découverte de l’information, l’islam autorise le viol d’une fillette le soir des noces. L’islam, notre religion, permet de voler l’enfance des plus fragiles membres de sa communauté ! Ce prétendu cheikh pédophile se justifie de la Sunna, quelle pire insulte peut-on faire à la mémoire de notre noble Prophète !

    Mais aussi, essentiellement, fondamentalement, comme une douleur en mon âme, mon être, un écoeurement violent. Enfance volée, enfance violée ; et ces fillettes sacrifiées, n’ont-elles pas de mères, de pères !? Plus envie de mourir que de tuer.

    Cependant l’affaire n’est pas nouvelle, ce pervers de l’Internet n’a fait que reproduire des propos figurant dans les classiques. Le wahhabisme, le salafisme dévié et ses partisans dont il se réclame peuvent être satisfait de la stupidité et de la méchanceté qu’ils ont inculquées à leur disciple. Al Maghrawi, après des années d’étude à Médine, a été autorisé à professer la bonne parole salafiste par Ibn Baz lui-même, jugé conforme à leurs objectifs, bon pour le service. Un vaillant soldat du littéralisme desséchant transformant les vertes plaines de la miséricorde en un désert stérile.

    Pesant silence de trois semaines, le Conseil supérieur des ulémas marocains a dénoncé la fatwa, son site Internet a été fermé ainsi que le siège de son association. Si par ailleurs ce Maghrawi avait déjà encouru des reproches, ce n’était que de la part de ses collègues de paroisse du fait qu’il était contre le djihad dans sa version actuelle. Logiquement, ce sexagénaire ne promet pas de Houris à qui massacrerait ses coreligionnaires, non, plus pragmatique, il les offre ici-bas à ces disciples, "toutes jeunes et égales" semble être l’interprétation qu’il fait de ce verset du Coran, sans commentaires. Ajoutons qu’il s’est récemment réfugié chez ses mentors saoudiens chez qui on marie des filles de huit ans.

    Tous les pays de ce monde ont leurs perversités, aucun n’est autorisé à donner des leçons de morale aux autres, mais tous se doivent de condamner une telle barbarie. Le monde musulman fait cependant exception puisqu’il semble être la seule jungle où tout un chacun peut prétendre massacrer la vie sous le couvert de la Loi -mais quelle loi ?- Internet a favorisé la prise de parole et les plus actifs, comme au temps du Far West, dégainent à tout va, déclarent harâm ou halâl ce que leurs pulsions leur dictent, "anathémisent" quiconque les contredit ; le cas Maghrawi démontre que l’obsession textuelle procède de l’obsession sexuelle.

    Cette fatwa se veut donc légale et légiférante, mais quelle loi peut bafouer la morale et de qui donc devrai-je accepter une loi immorale et indécente ? La Loi m’autoriserait-elle, que dis-je, m’ordonnerait-elle de commettre un tel crime que devrai-je le faire !?

    Critique textuelle.

    La seule indignation devrait nous suffire, une foi saine ne peut que refuser un esprit malade. Cependant, nous musulmans, sommes à juste titre attachés au Coran et à la Sunna ce qui nous impose un exercice intellectuel particulier : vérifier à posteriori la validité de nos sentiments et de nos croyances. Religion du Livre et religion du texte ont comme impératif le respect des données scripturaires, présupposé fondé mais dont il faudrait savoir parfaitement définir les implications et les limites. Réflexion conceptuelle que nous nous proposons d’examiner par la suite. Présentement, considérons les données disponibles, exercice obligé pour quiconque respecte sa foi et sa religion.

    Ainsi, le Prophète SBSL aurait consommé le mariage alors que Aïcha aurait eu 9 ans. On trouve en effet le hadîth suivant dans les nombreuses traductions en français du Sahîh de Al Bukhârî, les données litigieuses sont soulignées :

    "Le Prophète écrivit le contrat de mariage de Aïcha alors qu’elle avait six ans. Il consomma le mariage alors qu’elle en avait neuf. Elle demeura auprès de lui durant neuf années"

    Il s’agit là d’une erreur de traduction manifeste, nous allons le démontrer. En effet, tel quel, ce "hadîth" n’existe pas. En voici le texte original, il rapporte indirectement des propos de Aïcha. C’est-à-dire qu’alors même que la chaîne de transmission se termine par : "d’après Aïcha" (’an ’âïcha) le propos est en mode narratif indirect. Il s’agit d’une anomalie qui techniquement en fait un équivalent de hadîth mursal. Du point de vue de la scrupuleuse science du hadîth cela suffirait à invalider la classification du dit hadîth. Passons outre, en voici le texte arabe :

    عن عائشة رضي الله عنها

    أن النبي صلى الله عليه وسلم تزوجها وهي بنت ست سنين وأدخلت عليه وهي بنت تسع ومكثت عنده تسعا.

    La traduction exacte en est la suivante : D’après Aïcha : "Le Prophète* l’épousa alors qu’elle avait six ans. Elle habita chez lui alors qu’elle avait neuf ans. Elle demeura auprès de lui durant neuf années.

    -1 Avant que d’étudier la signification exacte de termes clefs de ce propos, considérons le thème en sa généralité. Le locuteur est étrangement précis, 3.6.9 la combinaison est mathématique. Nous ne pouvons déterminer à trois années près l’âge du Prophète, l’année où débuta sa mission, ou la date fondant le calendrier de l’Hégire pour ne citer que ces éléments essentiels Mais voila que l’acte de naissance d’une fillette d’alors est d’une extrême exactitude alors même que peu de gens en ces temps là, si ce n’est aucun, connaissaient leur date de naissance. Pour 80% de la population des pays d’obédience musulmane il en est encore ainsi.

    -2 On nous dit par ailleurs que le Prophète SBSL aurait épousé Aïcha à l’âge de 6 ans et que ceci n’aurait pas posé en soi de problème au regard des coutumes de l’époque. Il s’agissait en quelque sorte de fiançailles ayant pour effet de réserver la promise. Selon les conceptions arabes le mariage servait à consolider et matérialiser l’union entre deux familles ou deux personnes et Abou Bakr fut à la fois le premier et le plus fidèle disciple de l’envoyé de Dieu. Par ailleurs la précocité supposée de Aïcha à partir de ces données faiblement étayées n’aurait rien de scandaleux ni d’étonnant, il en était de même en occident, c’est vrai.

    Malgré tout, que l’on ne sache pas quel âge ait eu réellement Aïcha à ce moment là reste l’hypothèse principale. Rappelons que ce n’est pas elle qui parle en ce propos, mais un contemporain qui ne donne au fond que son avis personnel. Pour valider à contrario l’affaire, les historiens nous disent qu’elle avait déjà été demandée en mariage ce qui se voudrait confirmer la précocité et les us de l’époque en la matière. Pour nous cette information tendrait plutôt à montrer une erreur quant à l’âge de l’intéressée. Ces mêmes historiens rapportent aussi qu’elle n’aurait point eu 9 ans mais 8 ou 7 ou 6 ou 12…L’ensemble de ces données est aussi invérifiable qu’invérifiée et appelle à la plus prudente des réserves. Une historienne saoudienne a d’ailleurs critiqué ces affirmations "historiques", effort de recherche ayant provoqué un tollé de la part des autorités religieuses !

    -3 Pour ce qui est du texte, première remarque sur laquelle nous ne attarderons pas : Par quel tour de passe-passe remplace-t-on le verbe épouser –tazawwaja- par "écrire un contrat" ? Il faudra le demander à nos "légistes" et à nos traducteurs ! Cela démontre pour le moins l’influence permanente de la pensée juridique dans l’approche du Hadîth. Le Droit, comme toute spécialité spéculative, déshumanise obligatoirement son propos.

    -4 Essentiel, on aura noté la différence fondamentale entre il consomma le mariage et elle habita chez lui. Le texte original emploi le verbe adkhala. Selon le Lisân al ’arab, la référence lexicographique, cette dérivée de forme IV de dakhala (entrer) signifie "faire entrer ", au passif et suivi de ’alayhi il signifie" être introduit chez lui" et ne peut se comprendre qu’ainsi. Seule la forme I dakhala suivie de la préposition ilâ peut signifier avoir des rapports sexuels, ce n’est indubitablement pas le cas en ce propos. Donc, étymologiquement, grammaticalement et selon l’usage de la langue arabe on ne peut que le comprendre ainsi : "elle quitta le domicile de son père Abû Bakr pour celui du Prophète". Comprendre ou traduire cela par le fait qu’ils consommèrent le mariage à ce moment là est une lecture totalement impropre.

    -5 Le préjugé est cependant tenace, on peut le constater à la lecture de la deuxième version donnée par Al Bukhârî. Lors de la transmission du hadîth un des rapporteurs à remplacé le verbe adkhala par le verbe banâ qui, suivi de la préposition bi, signifie habiter chez mais aussi, par euphémisme métonymique, peut vouloir dire "consommer le mariage". Il n’y a pas là de hasard mais une nette intention (consciente ou inconsciente je n’en jugerais pas) d’influencer le sens du hadîth par une telle permutation de termes. Le même phénomène se retrouve dans une des deux versions rapportées par Muslim. Dans la première, outre l’âge de 7 ans au lieu de 6, on retrouve le verbe banâ. En la seconde variante, on note l’emploi du verbe zaffa en lieu et place de adkhala. Zaffa signifie conduire la marié à la maison de son époux et nullement consommer le mariage.

    Au total , quand bien même l’on prendrait en compte la conjonction de ces trois verbes, en réalité ces variantes démontrent l’imprécision de notre "hadîth", l’on ne pourrait en conclure que le mariage fut consommé au moment où Aïcha intégra le domicile de son époux. Cependant, à bien comprendre l’analyse, il faut au contraire en déduire que l’information a été, par touches successives, influencée dans le sens d’une opinion préconçue. Nous ne pouvons logiquement valider ces affirmations dénuées de fondements réels à la lecture même de ce texte pourtant réputé être le référence incontournable de tout jugement sur la question. 

    -6 Dans la deuxième version de Muslim on note une précision supplémentaire : "elles jouaient avec elles". On sait par ailleurs qu’il s’agissait de jeunes servantes qui jouaient avec Aïcha à la poupée. Comment imaginer une telle scène sans y voir toute la perversité qu’elle reflèterait si Aïcha avait eu des rapports sexuels avec son noble époux ! Bien au contraire cette remarque indique que rien n’avait changé dans les habitudes de Aïcha après qu’elle eut intégré le domicile du Prophète !

    -7 Au final, on constate avec étonnement que les textes authentifiés de références ne stipulent nullement que le mariage fût consommé à l’age de neuf ans ! Il s’agit dune affirmation sans support textuel ni preuves historiques. En admettant que Aïcha ait intégré le domicile de son mari à l’âge de neuf ans rien n’indique littéralement qu’il y ait eu acte à ce moment là. En réalité, nous ne possédons aucun élément nous permettant de savoir ce que fut l’intimité de ce couple. Quelle impudeur, quelles préoccupations malsaines, quelles volontés, ont pu pousser les doctes à déformer les textes, les ignorants sont pardonnés.

    Les tenants conscients de cette interprétation aussi erronée que tendancieuse prendraient-ils leurs fantasmes pour des réalités. Une telle appréciation de leur part confine à l’accusation calomnieuse à l’égard de la mémoire du Prophète. Curieusement on pourrait y percevoir comme une persistance des calomnies ayant visé les mœurs de Aïcha en une autre affaire, crime sévèrement réprimandé selon les strictes mises en garde coraniques en la matière.

    La recherche ne vaut que par l’intention. Le croyant doit engager la raison au service de sa foi et non asservir la raison à ses croyances. Le Prophète SBSL au sujet du licite et de l’illicite, et plus globalement du bien et du mal, nous a enseigné la sagesse suivante : "…Il y a dans le corps un morceau de chair qui lorsqu’il est sain l’assainit en son entier mais, lorsqu’il est corrompu, corrompt le corps en son entier…c’est le cœur ! " Rapporté par Muslim.

    Ainsi, ceux qui soutiennent la lecture faussée de ce hadîth relatif au mariage du Prophète et d’Aïcha le font parfois par ignorance, auquel cas la contradiction évidente entre l’humanisme de l’Islam et de celui de son Prophète devrait les inciter à plus de retenue. D’aucuns forment leur jugement en se référant à un suivisme aveugle, leur cœur et leur esprit sont alors morts. D’autres admettent volontairement cette version officialisée puisqu’elle va dans le sens de leurs vils instincts. Qui plus est, ils se légitiment des propos de leurs prédécesseurs puisque ces derniers avaient eux aussi majoritairement pratiqué cette lecture "inconsciemment" influencés par leur contexte socioculturel ; et ceci est la constatation la plus clémente que l’on puisse faire…car Dieu seul jugera leurs intentions et leurs actes.

    Critique conceptuelle.

    La question est simple : quelles sont la définition et la fonction de la Sunna dans la détermination de l’Islam ? Y répondre correctement impose une analyse rigoureuse des textes pris en référence, lequel travail entraînerait présentement de bien trop longs développements. Plaise à Dieu, nous aurons l’occasion en ces colonnes d’aborder avec rigueur ce sujet. Dans le contexte qui aujourd’hui préoccupe nos esprits et meurtrit nos âmes, nous envisagerons cette thématique essentielle sous un autre angle.

    Selon le mode de relation à la Sunna dans le néo-espace actuel, sous le contrôle dominant de la pensée salafiste déviée, l’acceptation du deuxième corpus de l’Islam conduit à une aberration : S’il s’agit de suivre et refaire tout ce que le Prophète fit, alors il convient que j’épouse et viole une fillette de neuf ans. Inversement, et tout aussi implacablement, si je ne le fais pas je suis un candidat renégat dès lors que je remettrais en cause la validité du principe et de son application. Au minimum me voila suspecté, déclassé, un mauvais musulman, dès lors que mes sentiments d’être humain se révoltent contre de telles pratiques. Rejetterais-je la Sunna, que Dieu Ses Anges et ses représentants auto proclamés sur terre me

    maudiraient.

    Une vérité que nul ne pourra contester : La Sunna est ce que le Prophète nous a expressément enseigné, recommandé ou ordonné et dont il a lui-même montré l’exemple appliqué et vivant "Tu es, certes, d’un comportement élevé." S68.V4 et "Le Messager de Dieu est un bel exemple pour qui aspire à Dieu…" S33.V21. Réduire la dimension prophétique à un décorum, une surenchère de détails est antinomique avec la grandeur d’âme de notre Bien-aimé. 

    La foi se mesurerait-elle au rapport inversement proportionnel entre la longueur de la barbe et du qamis ! La Sunna c’est les nobles comportements du Prophète, sa beauté d’âme, sa morale, son profond respect de la vie et de celle de toutes les créatures, son humanisme vrai, sa sensibilité, sa modestie et sa noblesse, sa mansuétude et sa grandeur, son humanité simple. Autant de parures du cœur que l’on ne peut mesurer en centimètres et que l’on ne peut afficher sous peine d’en annuler la valeur et le bénéfice.

    Le Coran émane de Dieu, et du Prophète émane la perfection humaine de la l’exemplaire servitude au Seigneur des mondes. Aimer Dieu c’est aimer son Prophète, aimer le Prophète c’est aimer Dieu et être aimé de Lui. S3.V31.

    L’ijtihâd est l’effort sur la voie de Dieu afin de mieux discerner, dans l’intérêt du bel agir et du plein développement de l’homme, le sens de la parole de Dieu ou des enseignements nécessairement complémentaires du Prophète SBSL. Quel croyant de foi et de raison, de lumières et d’esprit ne pourrait admettre cela. L’ijtihâd n’est pas une pure spéculation intellectuelle dont le seul rapport à nos textes serait le quyyas, le raisonnement analogique. Bien au contraire l’ijtihâd est le décryptage permanent de notre patrimoine. Ainsi, face à ce hadîth et à l’utilisation qui en est faite, l’ijtihâd devient un jihâd obligatoire.

    Conséquences.

    A force de vouloir conceptualiser le monde selon les modalités de notre jurisprudence on aboutit à une vision du monde dénuée de valeurs morales personnelles. Le matérialisme le plus tranchant a infiltré toutes les cultures y compris le monde musulman. On perçoit bien que la rencontre de notre vision juridique et l’absence de qualité d’âme intrinsèquement liée au matérialisme prégnant puisse engendrer inhumanité et horreur. La fatwa pédophile et l’indifférence qu’elle a suscité, la majorité musulmane ne devrait pourtant pas être qualifiée de silencieuse, est un avertissement.

    Pensez-vous que nous ayons là atteint une limite et que notre saine nature produira les anticorps nécessaires, une autre affaire devrait nous alarmer : On signale plusieurs cas récents d’enterrement vivant de musulmanes, sommes nous condamnés à l’horreur. En tout état de cause, nous sommes en cette voie déjà les fossoyeurs de notre mort programmée.

    Exception injustifiable me diriez vous, pas du tout, ces actes innommables ont été commis au non du littéralisme le plus strict. Plaise à Dieu, nous expliciterons la différence fondamentale entre littéralisme et littéralité. Voici le verset "référant"  ! S81.V8-9 : "Quand on demandera à l’enterrée vivante pour quel péché elle fut tué".

    Si vous appliquez à ce verset exactement la même grille de lecture que celle du "cheikh" pédophile, c’est-à-dire la logique littéraliste que les plus stupides et virulents néo chantres d’un salafisme dévié veulent nous imposer, vous comprendrez alors le verset comme suit : Il a été enterré vivantes des femmes parce qu’elles avaient commis un péché. Tel est le jugement de Dieu et Il leur demandera en plus au Jour dernier des comptes pour ce qu’elles avaient commis. Selon ce retournement de sens prodigieusement pervers, en Palestine et au Pakistan des hommes ont franchi le pas et ont appliqué au nom de Dieu et de la vraie foi le fruit terrible de ces conceptions. Pas de commentaires, plus envie de mourir que de tuer.

    Notre silence serait un crime surajouté. A tous, Dieu avait dit : "Dieu atteste qu’il n’est de dieu que Lui. De même, les Anges et ceux qui possèdent la Science se dressant ainsi en toute équité ; il n’est de dieu que Lui, le Tout-puissant, le très Sage." S3.V18.

    Qui l’entend à présent, se redresse et repousse l’ombre de nos obscurantismes. Qu’il se purifie de pluie et de grêle et s’engage pour que la lumière éclaire notre sombre devenir. Froidement, des fatwas assassines légalisent l’horreur, le crime et la bassesse. Que les musulmans se réveillent et se libèrent du carcan que leur imposent les forces obscures de leurs propres rangs. Qu’ils revivifient ce qui fît d’eux la meilleure des communautés.

    Celle qui aime le bien et déteste le mal
    Celle qui recherche le beau et refuse le laid
    Communauté de cœur et non de rancœur
    Celle qui donne sans prendre
    Celle qui s’offre et invite
    Celle qui cherche et progresse
    Communauté de vie et non de mort
    Celle du cœur et de la raison
    Celle de la morale et de l’amour
    Celle qui pense que la loi de l’amour est plus haute que l’amour de la Loi.
    Celle qui toujours élève et jamais n’abaisse
    Celle qui toujours respecte et jamais ne méprise
    Celle qui toujours honore et jamais n’avilit

    Ramadan 2008, Dr Al ’Ajâmî.


    votre commentaire
  •  

    Fatwa : liens avec parents non musulmans

    Fatwa : liens avec parents non musulmans

    Question :


    Je suis un étudiant grec de 18 ans. Je me suis converti à l’Islam il y a deux semaines et je me rends à la mosquée pour y accomplir les cinq prières quotidiennes et j’apprends le Coran. Mais je suis confronté à des problèmes depuis ma conversion.

    Ma petite amie et ma sœur ont accepté ma décision et je planifie mon mariage avec mon amie prochainement. Cependant ma mère pose problème ! Mes relations avec elle se sont refroidies ; elle veut que je retourne au christianisme puisqu’elle n’accepte pas du tout ma conversion à l’Islam. Elle m’a dit que les chrétiens me regarderont comme un traître et les musulmans diront que je les ai rejoint bien que né chrétien. Je n’ai pas encore informé mon père, mes parents ayant divorcé. Et je sais que lui, non plus, n’acceptera pas ma conversion à l’Islam. Et il pourrait même s’attaquer à ma mère (pour cela)… Mon meilleur ami est un musulman qui m’a beaucoup aidé… Ma mère croit qu’il m’a forcé à embrasser l’Islam, ce qui n’est pas juste. Car j’ai étudié l’Islam et me suis rendu compte qu’il est la juste religion. Et c’est pour cette raison que je me suis converti. Quel est le conseil que vous me donnez concernant la manière de traiter avec ma famille ? Je ne voudrais pas décevoir mes parents en particulier ma mère qui a déjà trop souffert en raison du divorce… Je vous remercie de vous être intéressé (à mon cas).

    Fatwa : liens avec parents non musulmans
    Réponse:

    Louanges à Allah

    Premièrement, nous vous félicitons et vous bénissons pour le bienfait dont Allah vous a gratifié. Au nom d’Allah, c’est le plus grand bienfait. C’est l’assistance divine à travers laquelle nous Lui demandons de vous admettre au paradis et de vous insérer dans le groupe des prophètes, des véridiques, des martyrs et des saints. Nous vous félicitons doublement parce que vous vous êtes adressé à Allah à cet âge qui fut celui d’une élite des Compagnons du Prophète (Salla Allah ‘lih wa salam) tels Moua’ab ibn Oumayr, Abd Allah ibn Massoud, Mu’adh ibn Djabal et Saad ibn Muadh. Nous vous félicitons encore parce que votre page est redevenue vierge et pure donc non entachée de péchés, l’Islam ayant effacé tous vos péchés antérieurs. Vous allez désormais commencer une nouvelle vie, une vie heureuse, s’il plaît à Allah. Nous demandons à Allah de vous protéger, de raffermir votre cœur et de vous guider vous-mêmes ainsi que vos parents, vos frères et vos amis.

     

    Deuxièmement, nous louons Allah puisque vous avez commencé votre cheminement en allant à la mosquée et en apprenant le Coran. Cela constitue un bon signe d’après ces propos de notre Prophète (Salla Allah ‘lih wa salam) :« Quand Allah veut du bien de quelqu’un, il le pousse à s’instruire en religion » (rapporté par al-Boukhari, et Mouslim).

    Faites de votre mieux pour poursuivre l’apprentissage du Coran, sa bonne récitation, son usage dans des prières nocturnes, l’apprentissage de ses dispositions et leur application. Car le paradis comporte des niveaux et le lecteur assidu du Coran s’entendra dire, une fois au paradis : lis en montant, tu seras installé au niveau correspondant au dernier verset que tu auras lu.

     

    Troisièmement, l’attitude affichée par votre mère n’a rien d’étrange. Et votre vraie bataille est engagée contre Satan. Car il n’est pas satisfait de vote conversion et ne vous veut pas de bien. Et il est certain qu’il cherchera l’assistance de vos proches comme une arme contre vous et pour les empêcher de rejoindre, comme vous le convoi de la foi vraie.

    Ne vous attristez pas, ne vous découragez pas. Sollicitez la protection d’Allah contre Satan, le damné, afin qu’Allah vous préserve contre les ruses sataniques. Demeurez doux envers votre mère… Si elle goûtait la saveur de la bonne guidance, elle ne barrerait pas  votre chemin. Demandez à Allah Très Haut de vous assister à l’appeler et à lui donner des conseils. Multipliez en sa faveur les prières pour qu’elle soit bien guidée et couverte de miséricorde. Peut être tomberez-vous sur l’instant d’exaucement et obtiendrez-vous alors leur conversion à l’Islam et l’amélioration de leur existence.

    Sachez que vous n’êtes pas seul sur le champ car il y a des milliers d’autres qu’Allah a assisté à connaître la vérité et à choisir l’Islam de plein gré et par conviction. Beaucoup d’entre eux ont rencontré une vive opposition de la part de leurs familles. Et puis Allah a voulu que triomphe et soulagement s’ensuivent de sorte à entraîner d'autres, ce qui sera inscrit pour le compte du fils assisté (par Allah à se convertir le premier). Nous demandons à Allah de faire de vous l’un de ces fils (sauveurs) et de vous donner le bonheur de voir se convertir à l’Islam tous les membres de votre famille.

    Sachez que la présence d’une opposition au sein de a famille est une épreuve pour le nouveau converti, qui fait apparaître la sincérité de sa conversion et la force de sa foi. C’est à ce propos que le Très Haut dit : «'Alif, Lâm, Mîm. Est- ce que les gens pensent qu’on les laissera dire: "Nous croyons!" sans les éprouver? Certes, Nous avons éprouvé ceux qui ont vécu avant eux; (Ainsi) Allah connaît ceux qui disent la vérité et ceux qui mentent. » (Coran, 29 : 1-3).

     

    Parmi les croyants sincères pouvant être cités comme modèles figure l’éminent Compagnon Saad ibn Abi Waqqas (Allah soit satisfait de lui). Il s’occupait parfaitement de sa mère. Quand il se convertit à l’Islam, sa mère s’abstient de se nourrir afin de l’amener à abandonner sa foi, ce qu’il refusa car il resta attaché à l’Islam de sorte que sa mère trouva son abandon de la nourriture inefficace. Il est rapporté que Saad (Allah soit satisfait de lui) dit à sa mère :« Maman ! Si tu devais mourir de faim cent fois, je n’abandonnerais ma foi, tu peux donc manger ou t’en abstenir ». Et elle finit par se nourrir.  Voir le Tafsir d’Ibn Kathir, 3/429.

     

    Quatrièmement, le Coran a traité ce problème qui se posait très fréquemment à cette première génération qui avait rompu avec la mécréance, embrassé l’Islam et fait face à une guerre sans merci déclenchée par leurs clans, leurs familles voire par leurs plus proches parents. C’est pourquoi le Très Haut dit : «Nous avons commandé à l’homme (la bienfaisance envers) ses père et mère; sa mère l’a porté (subissant pour lui) peine sur peine: son sevrage a lieu à deux ans. "Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu’envers tes parents. Vers Moi est la destination. Et si tous deux te forcent à M’associer ce dont tu n’as aucune connaissance, alors ne leur obéis pas; mais reste avec eux ici-bas de façon convenable. Et suis le sentier de celui qui se tourne vers Moi. Vers Moi, ensuite, est votre retour, et alors Je vous informerai de ce que vous faisiez » (Coran, 31 : 14-15).

     

    Il n’est pas question d’accepter une obéissance aux père et mère , si cela entraîne la mécréance. Il n’en est même pas question, si cela nous fait tomber dans la désobéissance. Il faut toutefois continuer d’assurer un bon traitement aux père et mère de faire de son mieux pour les orienter vers la bonne direction. Agir ainsi est une manière de prouver la grandeur de l’Islam et de le montrer comme une religion de compassion et d’amour qui invite ses adeptes à bien guider les gens et à les amener à partager le bienfait dont ils jouissent eux-mêmes.

     

    Cinquièmement, celui qui choisit le bon chemin ne doit plus prêter une oreille attentive au discours des autres ni s’en étonner. Car c’était bien prévu. Sinon que voulez vous que les chrétiens disent ? Que vous êtes devenu sur la bonne voie ? ! Que vous avez découvert enfin la vérité et l’avez préférée à la compagnie de la famille et des parents ? ! Non ! Ils ne le diront jamais. Ne leur faites pas attention quand ils vous traitent de traître ou d’autres (qualificatifs). Jetez sur eux un regard de compassion qui exprime votre souci de bien les guider. Evertuez vous à vous  instruire afin de devenir un prédicateur capable de les arracher à l’aberration et à la déviation.

     

    Quant à la croyance de votre mère selon laquelle les musulmans diront que vous avez fini par les rejoindre car vous étiez né chrétien, ce n’est pas juste. Nous dirons plutôt que vous êtes un frère qui a choisi la bonne voie et répondu à l’appel de sa nature vraie propice à l’Islam et au monothéisme. C’est pourquoi ils se précipitent à baptiser les enfants en croyant que s’ils n’agissent pas ainsi, les enfants peuvent devenir musulmans. Ceci montre que l’Islam constitue la religion d’origine (innée) de l’enfant et que si on le laissait, il grandirait musulman…

     

    En Islam, ou ne suit personne à l’exception de Muhammad. En effet, c’est lui, le Prophète-Messager que nous avons reçu l’ordre d’obéir. En dehors de ce cadre, l’Islam inculque à ses adeptes la liberté et l’indépendance par rapport à l’autorité du clergé, celle des rabbins et des moines. Car le fidèle musulman n’a pas besoin d’intermédiaire entre lui et Allah Très Haut.

     

    Enfin, vous avez dit dans votre question que votre petite amie a accepté votre conversion à l’Islam et que vous planifiez un mariage prochain … A ce niveau, il faut savoir que l’Islam attache du prix à la chasteté de ses adeptes et à la pureté de leurs cœurs. C’est pourquoi il interdit aux hommes d’avoir de petites amies et n’accepte pas que ce genre de relations existe enter un homme et une femme en dehors du mariage. Si votre amie est chrétienne, faites tout pour l’inviter à embrasser l’Islam. Ce serait un grand bien pour vous tous, s’il plaît à Allah Très Haut. Si elle refuse votre invitation, dites lui que l’Islam interdit que vos relations soient maintenues et que vous ne pouvez pas chercher à faire plaisir à quelqu’un au détriment de l’agrément du Clément. C’est pour dire: où bien vous vous mariez (car il est bien permis à un musulman d’épouser une chrétienne) ou bien vous vous séparez si vous préférez être agréé par Allah Transcendant et Très Haut.

     

    Le plus important conseil que nous vous donnons consiste à bien vous occuper de votre mère, de votre père et de vos frères et autres proches parents. Soyez doux à leur égard, cherchez à les comprendre, demandez à Allah de les guider et employez pour les inviter à l’Islam des moyens sages comme de belles paroles, des cadeaux, des visites, des invitations à visiter des mosquées, et des offres de livres et de cassettes utiles.

    Nous demandons à Allah de veiller sur vous pour vous protéger et vous assister bien faire. Allah le sait mieux.

     

    Source : Islam Q&A (www.islam-qa.com)

     


    votre commentaire